Paris dans l’impasse

 

 

À force de se promener depuis bien longtemps sur les bords de la zone de relégation, le Paris-SG, battu par Nice (2-1), y est tombé hier soir. Il l’était d’ailleurs dès le coup d’envoi après le succès d’Auxerre sur Le Mans (3-0) Maintenant, il va falloir en sortir. En est-il capable ? Difficile de répondre positivement. Le Championnat est encore très long. Mais une chose est certaine, il va souffrir et devoir se préparer psychologiquement à jouer le maintien, un exercice qu’il connaît bien pour l’avoir découvert la saison passée. Ce qu’avait d’ailleurs déclaré, il y a quelques semaines alors qu’il était en stage avec les Bleuets, Clément Chantôme, le jeune milieu de terrain parisien. Un propos lucide que n’avait guère apprécié Alain Cayzac, son président.

Mais aujourd’hui, le club de la capitale doit regarder la vérité en face. Il ne peut pas espérer disputer autre chose. Il est18e. Et la crise, mot qui n’a pas été encore prononcé cette saison, brûle les lèvres. Battus pour la première fois de la saison à l’extérieur, les Parisiens sont désormais obligés de gagner à domicile, au Parc des Princes, chose qu’ils sont incapables de réaliser depuis le début de la saison. Samedi, ils recevront Caen, une équipe qui ne sait absolument pas voyager. Loin de son Calvados, elle n’a d’ailleurs pas encore marqué le moindre but. Une chance pour les hommes de Paul Le Guen qui entameront, et c’est une certitude, cette rencontre avec une énorme pression. L’entraîneur parisien l’aura aussi. Son pari de la jeunesse a échoué. Hier, Arnaud et surtout Ngoyi n’ont pas pesé bien lourd face aux solides bagarreurs niçois. En revanche, on reverra certainement Ngog, le meilleur Parisien sur la pelouse. À chaque fois qu’il a eu le ballon, il a osé. Et il a aussi marqué, son premier but en L 1. Un but (31e) qui permit au Paris-SG, mené dès la 8e minute après un but de Laslandes, magnifiquement servi par Hellebuyck, un ancien de la capitale,  d’égaliser. Mais Paris ne sut tenir ce score. Six minutes plus tard, il s’écroula à nouveau… Echouafni vint arracher un ballon dans les pieds de Rothen, et le transmit brillamment à Koné que Ceara et Armand ne purent stopper (2-1). Eut-il l’occasion de revenir sur Nice ? Oui, il l’eut, lors des vingt-cinq dernières minutes. Pauleta et Luyindula étaient sur la pelouse. Leur présence inquiéta et fissura le bloc niçois, qui recula… Et céda même à la 76e minute.

Cayzac en colère après l’arbitre

Un coup-franc dévié de Rothen trouva la tête de Camara qui trompa Lloris. Mais Tony Chapron, l’arbitre de la rencontre, celui qui avait causé la perte de Yepes, la saison dernière à Sochaux, refusa cette nouvelle égalisation. Il vit un hors-jeu. Yepes était effectivement hors-jeu, mais pas Camara. Sur l’antenne de Canal+, Gilles Veissière, le consultant arbitral, expliqua que le but était valable. Une erreur de jugement que ne supporta pas Alain Cayzac, le président. Suivi par Jérôme Rothen, il se précipita au coup de sifflet final dans le bureau des arbitres, pour se plaindre, crier à l’injustice… Paris n’avait évidemment pas besoin de ça. On vit également Paul Le Guen, le posé, s’agacer après une caméra trop pressante, trop voyeuriste. Paris va très mal. En revanche, à Nice, c’est le grand bonheur. Toujours invaincue à
domicile, emmenée par d’excellents et vigoureux anciens (Echouafni, Laslandes), l’équipe entraînée par Frédéric Antonetti occupe la cinquième place du classement. Elle peut se mettre à rêver… Mais il faudra être plus efficace. Hier, en manquant d’adresse, et de calme, elle s’est fait peur jusqu’au bout, gâchant plusieurs
opportunités de se mettre définitivement hors de danger et d’enfoncer encore un peu plus Paris. Les dirigeants niçois vont devoir se pencher sérieusement sur le mercato hivernal car dans quelques semaines, Koné, Kanté et Apam ne seront plus là, mais sous le soleil du Ghana pour disputer la CAN. Mai s pour convaincre d’éventuelles recrues, ils ont désormais un argument de poids : leur classement…

 

Les joueurs vu par

 

L’homme clé : LASLANDES (Nice), 7
À trente-six ans, le doyen du Championnat a signé son retour par une énorme performance, après un mois d’absence due à une élongation au mollet. Il a commencé par un but de la tête, son premier cette saison, et a continué en brillant dans un rôle de pivot remiseur, de dernier passeur et même de défenseur efficace quand
il est venu, régulièrement, épauler ses partenaires.

NICE

LLORIS (7) : trois interventions décisives, dont une invraisemblable parade sur une tête de Ngoyi (67e).

APAM (6,5) : il s’est contenté de défendre mais il l’a fait avec beaucoup de constance et de solidité.

HOGNON (5,5) : parfois gêné par les changements de direction de Ngog, il s’est cependant toujours accroché et parfois sacrifié.

KANTÉ (5,5) : il a connu un peu les mêmes problèmes que Hognon mais a largement participé à la défense du score.

ROOL (6,5) : fougueux, accrocheur, concentré, disponible et contre-attaquant avisé. Une copie sans faute.

ÉCHOUAFNI (6,5) : son placement et sa technique ont fait la différence, tout comme sa passe laser pour Koné sur le deuxième but.

BALMONT (6) : une activité débordante au pressing et à la relance pendant une heure, avant de baisser de pied.

HELLEBUYCK (6,5) : motivé par ses retrouvailles avec le Paris-SG, il a été déterminant grâce a son centre pour Laslandes sur l’ouverture du score (8e).

BAMOGO(5,5) : il a beaucoup entrepris et bien amorcé plusieurs mouvements mais il a parfois eu du mal à aller au bout de ses idées.

LASLANDES (7) : voir ci-dessus.

B.KONÉ (6,5) : précieux, il a montré ses qualités de vitesse et de sang-froid pour inscrire son septième but cette saison.

PARIS-SG

LANDREAU (4) : n’a pas pleinement récupéré de son match avec les Bleus contre le Maroc (2-2). Un peu court sur le premier but, impuissant sur le deuxième.
Relâche bizarrement un centre a priori facile (48e).

CEARA (5) : a allumé la première mèche(frappe du droit cadrée, 6e). Plutôt dynamique, avec des montées intéressantes, mais pris de vitesse par Hellebuyck sur le premier but.

Z. CAMARA (4,5) : pas très souverain. Son but de la tête était valable (76e).

YEPES (4) : trop peu de maîtrise. Parfois dominé dans les airs par Laslandes, et troublé par la vivacité de Koné et Bamogo. A fini attaquant.

ARMAND (4,5) : il a flotté sur son côté, gêné notamment par Bamogo ou Koné.

NGOYI (3,5) : est passé inaperçu. Tout près d’égaliser de la tête (64e) avant son remplacement par PAULETA (65e). Il n’y a pas eu de « Pauleta providence ».

CLÉMENT (5) : il a plus subi la domination du milieu niçois en première période. S’est battu un peu tout seul.

ROTHEN(4,5) : se fait chiper le ballon qui permet à Échouafni de lancer Koné sur le deuxième but. Pas trop en réussite.

ARNAUD(4) : peu en vue, mais à l’origine de l’égalisation. Remplacé par DIGARD (74e).

DIANÉ (4) : a un peu couru dans le vide. À son crédit, un bon débordement avant l’égalisation parisienne, où sa remise est exploitée par Ngog.

NGOG (6) : déstabilisant pour l’axe central niçois. Égalise d’une bonne frappe du droit. Son premier but en L 1.