Frédéric Antonetti est bon pour payer un restaurant à ses joueurs, qui ont conclu 2007 par un nul à Lyon (0-0) bonifié par un succès contre Valenciennes, samedi (1-0). Ils ont aussi gratté un jour de vacances supplémentaire. Plutôt que le 1er janvier, ils reprendront l’entraînement le 2. « C’est l’ambiance du groupe qui veut ça », apprécie le technicien corse, à l’esprit beaucoup moins torturé qu’à pareille époque en 2006, quand Nice avait un pied en L 2 (16 points à la trêve, comme Sochaux aujourd’hui). En 2007, les Azuréens auront tourné à 1,5 point de moyenne par match, un rythme d’européen. Ils ont de quoi aborder 2008 « très sereinement, tout en restant vigilants », selon leur président Maurice Cohen. Décryptage du renouveau de Nice, battant enjoué de la L 1 (7e, 29 points, 27 millions d’euros de budget).

Deux moments forts. – C’est après avoir survécu à ses tourments de l’an passé que Nice en impose aujourd’hui. L’atmosphère en coulisse était devenue pesante et viciée, au cours d’une phase aller de galères sur le terrain. Le trio Cohen-Roger Ricort-Antonetti fut en état de décomposition en janvier. Le nul de ses joueurs à Lyon (1-1, 22e journée) avait sauvé Antonetti. Et le succès sur le PSG fut déterminant (1-0, 36e journée). « Un faux pas et c’était foutu », nous rappelait récemment Rool.

Un recrutement malin. – En janvier dernier, les retours de Laslandes et de Letizi avaient ranimé le vestiaire niçois. Cet été, si Nice a principalement perdu Bellion, Vahirua, Fanni et Varrault, il a su conserver sa belle jeunesse (Lloris, Koné et Ederson) et attirer encore de l’expérience et du revanchard avec les Hognon, Hellebuyck et Bamogo, avant Jeunechamp comme joker. Des intégrations réussies. Barul et Job, eux, ont peu joué.

T’as de beaux vieux, tu sais. – Nice a du tempérament et l’équipe type possède la moyenne d’âge la plus élevée de L 1 (27,8 ans) (*). Avec des plus de trente ans – les Laslandes, Échouafni, Rool, Hognon, Jeunechamp et Letizi – « compétitifs » (Antonetti). Ce sont eux (Rool au centre, Hognon à la remise, Laslandes à la conclusion) qui ont par exemple permis à Nice d’égaliser in extremis à Monaco (1-1, 16e journée).

De Lloris à Koné. – Dans les zones décisives, le Gym possède deux joueurs au talent grandissant. Titulaire chez les Espoirs, Lloris est plus fort que Landreau ces temps-ci au sein de la deuxième meilleure défense de L 1 (14 buts). Koné, lui, a déjà égalé son meilleur score sur une saison (8 buts, mais seulement à domicile (zéro but à l’extérieur). Entre les deux, « c’est équilibré, homogène, créatif », (Antonetti).

Le Ray imprenable. – Dix-neuf matches consécutifs sans défaite au stade du Ray depuis février 2007, c’est le record d’invincibilité à domicile en L 1 en cours. Cette saison, Nice n’a jamais été mené au score dans sa petite arène.

Antonetti l'haltérophile. – Celui qui a vécu samedi soir son 300e match en L 1 a supporté une intense pression la saison passée. Il a finalement réussi l’épaulé-jeté (le maintien), et voilà Nice soulevé jusqu’à la7e place. « Même dans la difficulté, il a été bon, déterminé », souligne Cohen. Sous contrat jusqu’à juin 2009, sera-t-il prolongé ? « On fera un point au printemps », annonce le président.

La suite. –Nice se méfie de janvier avec trois matches à l’extérieur et les départs à la CAN. Koné, Apam, Kanté, Job et Diakité sont concernés. Les trois premiers sont des titulaires. Ils partiront le 7 janvier et manqueront quatre à cinq matches de L 1. Nice a depuis longtemps prévu d’enrôler deux défenseurs axiaux pour compenser les départs de Kanté, d’Apam et d’Abardonado (Nuremberg), alors que l’état d’un genou d’Hognon inquiète. Yahia (26 ans, Sedan) est l’un deux. L’autre sera plus expérimenté. Nice, qui ne peut pas investir plus de 2,5 millions d’euros dans un joueur, a deux pistes en tête, mais plus celle d’Henrique, que Bordeaux ne lâchera pas. Devant, ce sera à Bamogo de profiter de l’absence de Koné pour se montrer plus décisif.

(*) Avec l’équipe type suivante : Lloris – Apam, Hognon, Kanté, Rool – Balmont, Échouafni, Hellebuyck – Ederson –Koné, Laslandes.