Nice, la bonne année ?
C'est le jour et la nuit. Entre le Nice de cette saison et celui de l’an passé, il y a un monde. Pas tant au niveau des prestations sur le terrain qu’en termes de résultats. Il y a un an, après 14 journées, leGymétait 17e avec 12 points. Il pointe aujourd’hui à la 8e place avec 20 points et son comportement laisse penser qu’il a les moyens d’aller voir plus haut. Mais, par pudeur, par superstition ou parce qu’ils n’ont rien oublié du passé proche, les Niçois refusent de tirer des plans sur la comète. « On préfère rester prudents, car on sait trop d’où on vient », prétend Frédéric Antonetti. Son capitaine Olivier Echouafni est sur la même longueur d’onde.« Par rapport à ce qu’on a vécu l’an passé, l’objectif est clair, c’est le maintien, explique-t-il. C’est ce qu’on vise depuis le début et on ne change pas d’idée. »
Pour justifier leurs réticences à se montrer plus ambitieux, les Niçois ont des arguments. Ils font état d’un effectif un peu juste même si Cyril Jeunechamp vient de les rejoindre en qualité de joker. Ils parlent d’une période qui s’annonce cruciale lorsque, après la trêve hivernale, pas moins de cinq joueurs (Kanté, Apam, Diakité, Job, B. Koné) partiront à la Coupe d’Afrique des nations (du 20 janvier au 10 février 2008 au Ghana). Ils expliquent aussi que dans un Championnat aussi serré tout reste possible. Alors pourquoi pas le meilleur puisque Nice joue bien au football, peut s’appuyer sur la deuxième meilleure défense du Championnat, a de la bouteille, reste invaincu à domicile et se met à prendre des points à l’extérieur, comme le prouvent ses deux dernières sorties, à Lorient (0-0) et à Lille (1-1) ?
« On va voir ce qu’on a dans le ventre »
« On a une équipe compétitive, reconnaît Antonetti. Si on a la chance d’être au complet, il est clair qu’on va gagner des matches. » « C’est vrai qu’on a des atouts, assure Florent Balmont. On a le même groupe depuis longtemps. On se connaît bien, on s’apprécie et les difficultés qu’on a connues l’an dernier nous ont soudés. Alors, grimper quelques échelons, c’est possible. » « Cette saison, il se passe quelque chose. Mais c’est maintenant qu’on va voir ce qu’on a dans le ventre », ajoute Hugo Lloris. Le gardien de l’équipe de France Espoirs fait référence au programme qui attend les Aiglons jusqu’à la trêve. Tour à tour, ils vont se coltiner Paris, qui n’a encore jamais perdu un match à l’extérieur cette saison, puis Monaco, Bordeaux, Lyon et Valenciennes, soit quatre équipes qui les devancent actuellement au classement. Du très lourd, donc. De leur comportement face à quelques-unes des plus grosses cylindrées du Championnat dépend en grande partie leur avenir dans la compétition.
Mais Nice, qui n’a jamais été aussi en confiance et a rarement pris autant de plaisir, envisage cette série de tests grandeur nature avec impatience et même gourmandise. « On est ravis avec nos 20 points, précise Echouafni, mais on ne veut pas se contenter de ça. Même si notre calendrier est compliqué, on veut voir jusqu’où on peut aller. » « Il y a peu, on s’était dit, entre nous, que ce serait bien d’aborder ces grands matches-là en étant dans une position confortable au classement. C’est le cas et on va jouer libérés sans la moindre pression », dit pour sa part Florent Balmont. Pour sa troisième année à Nice et après deux saisons diamétralement opposées (8e en Championnat et finaliste de la Coupe de la Ligue la première, menacé de relégation jusqu’au bout la deuxième), Frédéric Antonetti, qui a tout connu en un laps de temps très court, n’a jamais disposé d’un groupe aussi équilibré. Jeunes et anciens s’y côtoient, défenseurs rigoureux, milieux actifs et attaquants talentueux s’y complètent. Alors, est-ce enfin la bonne année pour le Gym ? Début de réponse dans un mois. Mais on peut être tenté d’y croire.