Le Mans dans l’ascenseur

L'Equipe

 

 


Ils sont épatants, les Manceaux, à nouveau installés à la troisième place avant les deux matches de cet après-midi.

Hier soir, face à de bien pauvres Niçois, ils se sont adjugés une sixième victoire, nette et sans bavure, sans encaisser le moindre but. Le détail mérite d’être souligné puisque c’est le troisième match d’affilée dont Yohann Pelé sort invaincu. En réalisant sans doute son match le plus abouti cette saison, Le Mans a confirmé sa marque de fabrique, que Rudi Garcia, un coach heureux, définit ainsi : « Notre force, c’est de savoir marquer des buts. » A contrario, Nice confirme une tendance à perdre ses matches à l’extérieur : une victoire et quatre défaites.

Ils restaient pourtant sur une bonne série, les Aiglons (trois victoires, un nul, une défaite), mais ils ont payé cher le poids des absences, ajouté à un manque certain d’ambition. On imagine que si Koné et Laslandes avaient été de la partie à la place de Job et Bamogo, inexistants en attaque, cela aurait changé la donne. Particulièrement mécontent de la prestation signée à Bollée, Florent Balmont, assez remonté, réagit dès la fin du match : « On ne presse pas assez, on n’est pas assez solidaires et il faut se dire les choses en face : on lâche trop vite, dès qu’on prend un but on disjoncte. Notre manque d’agressivité a été flagrant. »

Les hommes de Rudi Garcia ont eu le mérite de faire leur match sans s’occuper de l’adversaire. « On est troisièmes ce soir, tant mieux, se réjouissait l’entraîneur sarthois. Je sais que c’est très relatif, mais cela permet de mettre en lumière le club du Mans. Mongrand plaisir est de voir les joueurs heureux dans le vestiaire. » Depuis le départ de Grafite vers la Bundesliga, Le Mans a changé de tactique. Il ne joue plus qu’avec une pointe, De Melo et, tout au moins à domicile, selon un schéma en 4-2-3-1. On a vu hier encore une récupération du ballon très pointue avec Coutadeur et surtout Romaric, le capitaine à tout faire. La triplette Gervinho-Sessegnon-Matsui, derrière l’attaquant de pointe, a aussi eu un gros rendement. Les débordements de Gervinho ont été un véritable régal. Pendant ce temps, le Gym soufflait, peinait, reculait et, hormis Balmont et Hellebuyck, offrait une pâle image. Une seule occasion en première période, aucune en seconde. Frédéric Antonetti ne dramatisait pas la soirée. Il stigmatisait « l’insuffisance des joueurs, surtout en seconde période » et avait cette répartie : « Quand on fait ce genre de match, on ne mérite rien et, d’ailleurs, on n’a rien eu. »

Les Niçois ont été malchanceux jusqu’au bout, perdant encore leur gardien Lloris. En fin de match, De Melo, à la réception d’un centre de Sessegnon (80e), envoya une tête sur la transversale. Nice, le moral dans les chaussettes, avait abandonné toute ambition depuis longtemps.

 

Les joueurs vus par

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De Melo en puncheur

L’homme clé : DE MELO (Le Mans), 7
Il a dominé la charnière d’en face de la tête et des épaules grâce à son 1,93 m. Son ascendant psychologique dans les duels a trouvé un aboutissement dans la reprise d’un centre de Gervinho qui lui a permis de mystifier Abardonado (31e). En plus de mettre la pression sur les défenseurs, il a aussi « décroché » pour venir aider Sessegnon et expédié une tête sur la transversale (80e).

LE MANS

Y. PELÉ (5,5) : la seule fois où il aurait eu à s’employer, Job a tiré à côté (44e).

CALVÉ (5,5) : toujours attiré par les espaces, une bonne entente avec Gervinho, mais il a laissé passer Hellebuyck et ç’aurait pu coûter cher au Mans (43e).

BASA (6) : très sûr, jamais de déchet ; il n’a perdu qu’un duel de la tête, très loin de ses buts.

CERDAN (6) : lui aussi a sorti un match très propre « sur l’homme », aussi bien dans les airs qu’au sol.

Ib. CAMARA (5,5) : un peu crispé d’entrée, il a dominé un tout petit Ederson et contré les montées d’Apam.

GERVINHO(7) : sa vivacité et sa technique ont posé de gros problèmes à Gace. Non content d’avoir souvent débordé son vis-à-vis, il a adressé deux passes décisives, à De Melo (31e) et Matsui (61e).

COUTADEUR(6) : d’abord prudent, il s’est multiplié ensuite à la récupération.

ROMARIC (6,5) : le patron dans le jeu, c’est lui. Il l’organise , il temporise, il tire les coups francs, joue toujours en levant la tête et ne perd jamais un ballon.

SESSEGNON (6) : repositionné plus haut, il a été un très bon relais pour jouer court et juste devant.

MATSUI (6,5) : il a « percuté », trouvé des espaces et a été récompensé par un but.

DE MELO (7) : voir ci-dessus.

NICE

LLORIS (5,5) : il a encaissé deux buts à bout portant, a évité le troisième en se couchant devant Romaric (74e) et y a laissé le genou gauche. Remplacé par LETIZI (73e)

APAM (4) : pas facile à passer mais techniquement un peu frustre.

ABARDONADO (3,5) : dans un petit périmètre et grâce à son expérience, il a limité les dégâts, sauf lorsque le premier but, signé De Melo, l’a statufié.

KANTÉ (4) : il a eu du mal, de la tête, avec le Brésilien du Mans.

GACE (3,5) : a sauvé plusieurs situations chaudes, mais les deux débordements de Gervinho qui ont amené les deux buts viennent de son côté.

EDERSON (4) : peu vu et souvent en retard.

BALMONT(6) : du jus pour aller presser l’adversaire ; il a tenté d’organiser, mais souvent dans le désert.

ÉCHOUAFNI (5) : rigoureux à la récupération du ballon.

HELLEBUYCK (6) : après avoir commencé bas, il s’est enhardi et s’est montré le Niçois le plus dangereux.

JOB (3) : rayé de la carte par les défenseurs manceaux. L’unique occasion niçoise du match (44e), il l’a mise à côté.

BAMOGO(3) :maladroit et brouillon.

 

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