Monaco, encore raté
Photo site officiel de l'ASM
Les monégasques vont finir par se croire maudits. Une fois de plus, la sixième depuis le début du millénaire, ils ont été incapables de remporter le derby contre Nice dans leur stade Louis-II. Une fois de plus, les Aiglons sont venus faire un résultat en Principauté. Cette saison pourtant, les Monégasques étaient tout près d’arriver à leurs fins. On venait de rentrer dans le temps additionnel et ils menaient au score à la suite d’un but tardif de Jan Koller (86e). « On se disait qu’on avait fait le plus dur et qu’on avait déjà les trois points dans la poche », dit honnêtement Ricardo.
Et puis sur un coup franc, Rool s’échappait sur la gauche et centrait. Le ballon repoussé par Koller était remis par Hognon vers Laslandes qui, en demi-volée, égalisait. « C’est dur comme scénario mais je félicite Lilian que j’ai connu à Bordeaux, dit encore Ricardo. Cela ne pouvait être que lui pour marquer de cette façon là. » Une égalisation que Frédéric Antonetti apprécie à se juste mesure : « C’est la preuve qu’avec nous un match n’est jamais terminé. Les joueurs ont le grand mérite d’y avoir cru jusqu’au but et il en ont été récompensés. »
Pourtant les Aiglons, poussés du début à la fin par leurs supporters, n’ont pas toujours été à la fête dans cette rencontre. Leur première période a été très compliquée et il a fallu une fois de plus un super Hugo Lloris pour les tirer d’affaire. Le gardien des Espoirs s’est ainsi interposé devant chacun des joueurs offensifs de l’ASM.
Nice invaincu depuis six matches
« Ce n’est pas tant les défections d’Apam avant le match (adducteurs) et de Hellebuyck après un quart d’heure (béquille à la cuisse) qui nous ont handicapés car leurs remplaçants ont été bons, dit Antonetti. Mais les Monégasques ont montréune agressivité que je leur avais rarement connue. » « À ce moment-là, on est tombés sur une grand gardien, reconnaît Ricardo. Mais il faut absolument qu’on progresse dans les vingt derniers mètres si on veut franchir un échelon. »
La suite allait être un peu plus équilibrée avec toujours une mainmise plutôt monégasque sur la rencontre mais avec des Niçois nettement plus à leur affaire qu’avant la pause. Lloris brillait encore sur quelques coups mais le Gym réussissait alors à répondre du tac au tac à son adversaire dans un derby sans grandes envolées mais fidèle à la tradition. C’est-à-dire truffé de duels et ressemblant de plus en plus à un combat sans que les limites ne soient jamais dépassées. On était parti pour un 0-0. On eu droit finalement à un 1-1 après les deux buts intervenus en toute fin de rencontre. Un résultat qui, finalement, fait le bonheur de tout le monde. Des Niçois c’est une évidence. Les voilà désormais invaincus depuis six rencontres (dernière défaite au Mans 0-2 lors de la 10e journée), toujours très bien classés, et prêts à en découdre la semaine prochaine avec les Girondins dans un nouveau match de gala au stade du Ray. Ce qui ne change rien à leur approche de la compétition. « On prend ce qui vient, on est content de ce qui nous arrive mais on ne s’enflamme pas, répète Antonetti. On vise toujours le maintien et il faudra sans doute plus de 42 points pour y parvenir. » Les Monégasques eux ont le droit d’être déçus par la tournure des événements car ils croyaient bien tenir enfin une victoire. Roma a également perdu in extremis son invincibilité après 491 minutes sans prendre de but. Mais l’entraîneur brésilien est persuadé que son équipe tient le bon bout. « Depuis quelques rencontres, il y a eu une vraie prise de conscience, lâche-t-il. Ce n’est plus tout à fait la même équipe qu’en septembre ou octobre. Notre progression me semble réelle et linéaire. Ne reste plus qu’à la concrétiser. » Y parvenir lors du prochain déplacement qui mènera l’ASM au Vélodrome de Marseille fait déjà saliver tout un club.
Les joueurs par
Lloris, l’ange gardien
L’homme
clé : LLORIS (Nice,
7,5)
Bien sûr, il a été battu sur une tête de Koller. Mais si Nice est finalement
resté une nouvelle fois invaincu dans le derby, c’est à leur gardien que les
Aiglons le doivent. Pendant quatre-vingt-dix minutes, il a multiplié les parades
face à Nenê, Piquionne, Meriem, Koller ou Pino. Une nouvelle performance de
haute volée pour
le gardien des Espoirs qui se rapproche inexorablement du très haut niveau.
MONACO
ROMA (5) : aura été invaincu durant 491 minutes, jusqu’au but de Laslandes, qu’il n’a pu qu’effleurer.
ADRIANO (5,5) : a maîtrisé Koné. Suppléé par CUFRÉ (86e), passeur décisif sur son premier ballon.
MODESTO (6) : décisif en un contre un devant Koné (9e). Sérieux.
MONSOREAU (6) : assez à l’aise, même si Laslandes aura égalisé dans l’axe.
MURATORI (5,5) : s’en est assez bien sorti. Un bon débordement (30e) et une main assez flagrante dans la surface (47e).
LEKO (5) : endurant côté droit, sans plus. Remplacé par PINO (75e).
BERNARDI (6) : mission plutôt bien remplie.
MERIEM (5,5) : pas toujours assez précis. Une frappe extérieure du gauche bien lunée (51e).
NEN (5,5) : une jolie demi-volée du gauche (13e). De l’audace dans le premier acte. Aurait pu bénéficier d’un penalty (18e). Remplacé par MÉNEZ (62e), bien en jambes.
KOLLER (6) : plus déstabilisant avant la pause. Buteur d’une tête décroisée (86e, 1-0).
PIQUIONNE (5,5) : vif, a provoqué beaucoup de fautes et pas loin de conclure (8e, 17e) avant la mi-temps.
NICE
LLORIS (7,5) : voir ci-dessus.
JEUNECHAMP (5) : appelé de dernière heure, il a eu du mal et aurait pu être sanctionné d’un penalty sur Nenê.
HOGNON (6) : une performance sans faute et sans éclat avant sa passe décisive pour Laslandes.
KANTÉ (6) : solide. Malgré la présence de Koller en face, il s’est souvent imposé dans les airs.
ROOL (6) : sérieux et attentif sur son côté où il s’est aventuré quelque fois.
ÉCHOUAFNI(5,5) : il a davantage été amenéà reculer qu’appelé à orienter le jeu.
BALMONT (5,5) : il a utilisé son habituelle et inlassable activité pour colmater les brèches.
HELLEBUYCK (non noté) : une frappe à côté avant de céder sa place à BAMOGO (note 4,5), velléitaire mais peu décisif.
EDERSON (5,5) : quelques gestes techniques de haute volée mais peu d’influence sur le jeu.
KONÉ (4,5) : secoué d’entrée, il n’a jamais été en mesure de faire parler sa vitesse et sa technique.
LASLANDES (6,5) : il a cherché à faire le meilleur usage du peu de ballons qu’il a eu. Témoin son but, le deuxième en deux semaines.