Grafite espérait mieux
L'Equipe
Il n'a pas fallu longtemps, hier, pour comprendre que le Brésilien du Mans, Grafite, ne serait pas en mesure de rejoindre Pauleta en tête du classement des buteurs. Il s’agissait là du seul véritable intérêt sportif d’un match sans grand enjeu. Pour entretenir l’espoir, malgré ses deux buts de retard, il lui aurait alors fallu marquer vite ou,au moins, prendre un avantage psychologique sur ses défenseurs. Après trois minutes de jeu, il en avait l’occasion, mais n’a pas su profiter du léger cafouillage dans la surface niçoise. Ensuite, Grafite a tenté quelques débordements, s’est essayé àun jeu en remise, a pris la profondeur, mais en vain.
Pour y croire, le Manceau aurait également aimé tomber sur un Lionel Letizi plus fébrile. Arrivé au mercato en provenance des Glasgow Rangers, l’ancien gardien parisien n’avait plus joué en L1 depuis le 6 mai 2006, contre l’AC Ajaccio (2-4), au Parc des Princes. Antonetti lui a offert un retour dans les buts de l’OGCN, à la place de Lloris, onze ans après avoir quitté son club formateur. Letizi avait donc envie de se distinguer. Il le fit en première période par des prises de balle de qualité, en se montrant souverain dans les airs et rassurant pour sa défense.
Celle du Mans, en revanche, n’a pas manifesté de grands signes de confiance. Elle n’a pas non plus été aidée par l’arbitre, qui offrit un bien généreux penalty à Nice, que Bellion transforma (23e). Les deux buts que Grafite aurait tant rêvé marquer, c’est d’ailleurs l’ancien attaquant de Manchester United qui s’en chargea. Juste après la pause, il effaçait Bonnart et, d’une frappe croisée, trompait Roche (55e). Cela faisait alors 3-1. Entre-temps, Romaric avait égalisé d’une frappe tendue (35e) juste avant que Vahirua, lancé par Ederson, ne redonne l’avantage à son équipe (44e).
Grafite, lui, ne savait pas que Pauleta avait inscrit son quinzième but, à Lorient. Il continuait de se bouger, d’offrir de solutions, de prendre les espaces. Mais c’est dans un rôle de passeur qu’il fut décisif, offrant un caviar à Bangoura (60e). Quelques minutes plus tard, il débordait côté droit et frappait fort devant le but, espérant boucher l’écart qui le séparait du Parisien. Letizi avait, lui, bien bouché son angle, mais relâchait le ballon juste devant Matsui, qui pouvait égaliser (65e). À défaut de monter sur la plus haute marche du classement des buteurs, Grafite, par ces deux actions, évitait alors à son club d’être rattrapé par le PSG à celui de la Ligue 1.