Les quatre vérités d'Antonetti
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Sedanais, Niçois et Troyens partagent la même amertume en cette période de
trêve. Celle de sursitaires parqués dans les bas-fonds de la L1 à l'heure du
premier bilan de la saison. Mais si la présence des Ardennais et des Aubois
autour de la lanterne rouge ne constitue pas une réelle surprise au vu des
ambitions initiales de ces prétendants chroniques au maintien, force est
d'admettre que l'envol avorté des Aiglons interpelle. Echaudé par la défaite de
ses joueurs face à Lens ce week-end (1-2), Frédéric Antonetti tire la sonnette
d'alarme. Sans pincettes...
Lassé du comportement de ses troupes, Frédéric Antonetti tape du poing.Dire que
le Gym est en difficulté à l'heure actuelle est un doux euphémisme. Alors que
les Monégasques et les Nantais, tourmentés par l'appel lancinant de la zone
rouge, ont profité de l'ultime levée de championnat avant la trêve des
confiseurs pour se refaire une santé - en tenant en échec l'ogre lyonnais sur sa
pelouse (0-0) et en corrigeant Toulouse au Stadium (4-0) respectivement - les
Aiglons ont repiqué du bec devant leur public samedi soir, défaits par des Sang
et Or acharnés et insolents de réussite (1-2).
Certainement la déconvenue de trop pour les pensionnaires du Ray, de ces revers
qui marquent les esprits au fer rouge. Car, non contents d'achever l'année 2006
sur un retentissant couac domestique, face à une formation qui aura joué près
d'une demi-heure en infériorité numérique, les Niçois ont fait d'une pierre deux
flops à cette occasion, rejetés à l'issue du match au 19e rang de l'élite.
Une position indigne
Des retrouvailles bien malvenues avec des relégables qu'ils avaient pourtant su
éviter depuis le 14 octobre dernier et une victoire prometteuse aux dépens des
Merlus lorientais (3-0). Surtout, le terrible symbole d'une équipe rongée par le
doute, minée par un début d'exercice catastrophique (un seul point glané lors
des six premières journées) et dans l'incapacité frustrante d'honorer les
attentes de ses dirigeants et de ses supporters. "Dans la situation qui est la
nôtre, il est impératif de nous remettre en question", admettait ce week-end
Frédéric Antonetti, le bouillant entraîneur azuréen.
L'introspection? Une méthode qui pourrait s'avérer payante si l'on considère le
potentiel de cette formation injustement dévaluée du fait de son inattendu
classement. Huitième la saison passée, longtemps aux portes de l'Europe et
finaliste malheureux de la Coupe de la Ligue face à Nancy en mai dernier (1-2),
le Gym - à peine retouché durant le marché des transferts cet été - n'a pu
perdre l'ensemble de ses vertus en l'espace d'une intersaison. Reste que le mal,
accentué par la récente annulation du projet de construction d'un nouveau stade
digne des appétences grandissantes du club, est suffisamment profond aujourd'hui
pour que Frédéric Antonetti monte au créneau avec une virulence plus appuyée que
jamais.
Antonetti hausse le ton
"Dans ce club, il y a des mines partout. Il faut le savoir. Et je suis capable
d'y résister. Je prendrai mes responsabilités le 2 janvier, date de la reprise.
Je veux dire par là que je constituerai alors un véritable commando..." Lassé
par l'attitude défaitiste de certains membres de son effectif, l'ancien
technicien bastiais entend secouer ses troupes dans les semaines à venir, quitte
à opérer un tri sélectif des plus arbitraires: "Cela fait six mois que certains
passent leur temps à se plaindre à droite et à gauche. Ceux-là n'ont pas leur
place dans mon groupe. Il faut les éliminer. Nous avons besoin de joueurs
performants et d'hommes. Pas de pleurnicheurs. Je n'hésiterai pas à prendre des
décisions radicales mais nécessaires", peut-on lire sur le site officiel du
club.
Une mise au point verbalement musclée que d'aucuns auront sans aucun doute
encaissé telle une attaque frontale. Cédric Kanté, Olivier Veigneau et Matt
Moussilou, uniques recrues estivales de l'OGCN sont de ceux-ci, eux qui, à en
juger le temps de jeu qui leur aura été imparti jusqu'alors, n'ont pas forcément
su convaincre leur entraîneur depuis leur débarquement sur la Côte d'Azur. Et
l'ancien buteur lillois peut se sentir concerné à plus d'un titre. Aligné à
dix-sept reprises sur le terrain - dont sept dans la peau d'un titulaire - Matt
Moussilou n'a pas encore trouvé le chemin des filets sous son nouveau maillot.
Une stérilité qui ne tranche cependant pas avec le rendement de ses compagnons
d'offensive. Malgré le festival de Bakary Koné - l'Aiglon le plus prolifique du
haut de ses trois buts - l'attaque niçoise, complété par David Bellion, Marama
Vahirua et Souleymane Camara, n'a fait la décision que six fois en l'espace de
dix-neuf journées de championnat, pour un total famélique s'élevant à quinze
réalisations. A la lumière d'un tel bilan, Frédéric Antonetti tient probablement
là le chantier prioritaire de ses vacances.