Nice tient à sa série
 

Extrait L'Equipe

 

 

En cette fin d'après-midi, Nice portera un peu ce qui reste d’espoirs chez ceux qui avaient compté sur le calendrier pour pourrir la vie des Lyonnais. Trois matches sur quatre à l’extérieur pour commencer, c’était un programme finement ciselé pour entraver un décollage spectaculaire du quintuple champion de France et l’envolée à suivre vers un sacre supplémentaire.

Mais, après Nantes (3-1) et surtout Bordeaux (2-1), les amateurs de suspense commencent déjà à tirer la grimace. Et ce n’est pas le bilan intermédiaire des Aiglons qui va les faire sauter sur la table. Si Lyon a su faire face à la menace girondine, comment imaginer en effet que l’avant-dernier du Championnat, qui accuse la plus faible attaque de la Ligue 1 (seule formation avec un seul but marqué), se fasse la peau de l’ogre.

Ça ressemble de loin à un nouvel épisode de Mission impossible pour une équipe niçoise qui a entamé la compétition
encore plus mal que la saison dernière, du moins sur le plan comptable. Car, autrement, Frédéric Antonetti, l’entraîneur, serait plutôt enclin à noter « de bonnes choses dans le domaine du jeu, des indices qui sont des gages pour l’avenir ». « Peu efficace, c’est vrai », son équipe, pense-t-il, n’aurait surtout pas été très en cour auprès du corps arbitral : « On devrait posséder deux ou trois points de plus. Au Mans (0-1) comme à Toulouse (0-1), nous encaissons deux buts qui ne sont pas valables et qui n’auraient pas été accordés si l’on avait eu recours à la vidéo. »

Balmont : « Ce match avait été un déclic »

Des points qui ne seraient pas de trop quand, après la réception de Lyon, il faudra se déplacer à Bordeaux. « Mais à quoi bon se faire une histoire ? lance Antonetti. Là, on affronte une équipe qui ne vous rend plus le ballon une fois qu’elle l’a pris. Et, pourtant, nous essaierons de respecter nos idées, de jouer vers l’avant. » Une promesse qui s’est accompagnée de nombreuses séances devant le but, cette semaine encore. Antonetti aura eu du mérite car on ne peut pas dire que ses attaquants pètent la forme : Moussilou, touché au dos, a renoncé aux deux dernières séances, Koné les a abordées avec un énorme bandage à l’épaule droite, Bellion a quitté l’avant-dernière touché à la cheville. Cet air d’aborder le champion avec une bande d’éclopés pourrait rajouter aux craintes azuréennes. Ce n’est pourtant pas l’état d’esprit du moment. Florent Balmont, lui-même ennuyé par un ménisque, y voit tout au contraire« un bon moment pour repartir de l’avant. Avec Lyon et Bordeaux, ce sont deux gros calibres qui nous attendent. Mais, si on reproduit ce qu’on a montré contre Nantes (1-1), on peut tenter notre chance. Il n’y a rien d’alarmant pour l’instant même si on est déçus de n’avoir pris qu’un point. Offensivement, nous sommes frustrés mais c’est un problème qui concerne tout le monde. Je crois que quelques clubs de L 1 nous envient la qualité de nos attaquants. »

Et puis Lyon, c’est un bon souvenir pour les Niçois : depuis le match nul qu’ils ont obtenu ici même face au futur champion de France, la saison dernière (1-1), les hommes d’Antonetti n’ont plus perdu à domicile. Balmont n’a pas oublié : « Cematch avait été un déclic pour nous. On avait alors dix-neuf points après seize journées. Notre remontée avait commencé ce jour là. » En se classant huitièmes, les Aiglons avaient finalement signé leur meilleure saison en L 1 depuis dix-sept ans. Il n’est jamais trop tôt pour bien faire.