Nice partira lancé
Extrait L'Equipe
Dans leur volonté de bâtir sur trois ans, jusqu’à la livraison du nouveau stade, un club appelé à jouer les premiers rôles, les dirigeants niçois ne s’attendaient pas à des résultats aussi rapidement positifs. La saison dernière, le Gym a fini 8e, ce qui ne lui était plus arrivé depuis plus de vingt ans. Il a aligné la deuxième meilleure défense de L 1 (31 buts encaissés) à égalité avec Lyon et Lille derrière Bordeaux (25). Il s’est offert une finale de Coupe de la Ligue, mal négociée toutefois et perdue contre Nancy (1-2).
« Et puis, et ce n’est pas le moins important, précise Roger Ricort, le directeur sportif, on est montés en régime passant de 22 points lors de la phase aller à 36 lors de la phase retour sur laquelle on est 3e derrière Lyon et Bordeaux. »
Au fil des mois, Nice a donc trouvé sa vitesse de croisière et comme on ne change ni une équipe ni une formule qui gagne, il n’est pas étonnant que leGymait opté pour la continuité, la stabilité, la régularité. À l’aube d’un nouveau Championnat, Frédéric Antonetti, l’un des éléments majeurs de cette embellie, en est logiquement toujours l’entraîneur – « On a un staff technique homogène avec un entraîneur qui n’est pas reconnu à sa juste valeur mais qui est sûrement un des meilleurs en France », dit Ricort dans un hommage appuyé – et le groupe mis à sa disposition n’a pratiquement pas bougé.
« On s’en tient à la politique qu’on s’est fixée au début de la saison dernière, dit Antonetti. On a un projet à moyen terme et on bâtit étape par étape. On a d’abord réussi à conserver la majorité de nos joueurs et pour le reste, on n’a rien fait d’original ou de très médiatique. Parfois on a tendance à croire qu’aller chercher un grand nom va donner de l’élan. C’est une erreur. On a fait selon nos besoins et nos possibilités. »
Un recrutement léger ?
À ce jour, trois renforts sont arrivés. Le Strasbourgeois Cédric Kanté, le Lillois Matt Moussilou et le tout jeune Ivoirien de Donetsk, Ibrahim Touré (20 ans), le petit frère de Yaya, le milieu de terrain d’Olympiakos, et de Kolo, le défenseur d’Arsenal, trois joueurs qui allient puissance, vitesse et technique, les qualités privilégiées par Antonetti « parce qu’elles font la différence dans le foot actuel ». Nice attend encore un arrière gauche avec une préférence affirmée pour le jeune Monégasque Olivier Veigneau, très intéressé par le challenge et à propos duquel l’ASM ne s’est toujours pas déterminé définitivement.
Pour certains, ce recrutement apparaît un peu léger face aux neuf départs recensés. Mais les responsables azuréens ont une réponse toute trouvée. « À ceux qui s’inquiètent, je réponds qu’on a certes perdu un certain nombre de joueurs, précise Ricort, mais combien étaient réellement des éléments importants ? Moi, j’en vois deux. Sammy Traoré, qui était un titulaire indiscutable, et Sébastien Roudet, qui entrait en jeu de façon régulière. De toute façon, notre recrutement a commencé l’hiver dernier quand nous avons fait venir Bellion, Diakité ou Apam. Lors de l’intersaison, on n’a pas modifié le groupe. Ça peut être interprété comme un manque d’ambition. Moi, je préfère dire que c’est parce que nous sommes très satisfaits des joueurs que nous avons. »
« En plus, on a de
nombreux jeunes qui ne sont pas loin de l’équipe A. La semaine dernière, lors
d’un match amical face à Grenoble, j’ai aligné une équipe de vingt et un ans de
moyenne d’âge et elle a tenu la comparaison avec une formation de L 2 », ajoute
Frédéric Antonetti, bien décidé par ailleurs à proposer le même jeu souvent
spectaculaire que la saison dernière fait de passes et de mobilité. Rien ne
l’énerve autant que les sempiternels : l’important, c’est de gagner ou il n’y a
que le résultat qui compte. « Pas d’accord. Moi, je veux aussi bien jouer. Car
si on joue bien sur la durée, on finit forcément par gagner. »