Nice connaissait la recette
L'Equipe
Quatrième succès pour le Gym, qui n’est plus relégable et a piégé Lille, encore
battu dans les dernières minutes.
Pour la première fois depuis la 19e journée et une défaite au Ray contre Lens
(1-2), Nice n’est plus relégable ce matin et n’a plus le masque, même en plein
Carnaval. Certes, sa 16e place ne lui garantit rien, en attendant les résultats
du PSG et de Valenciennes, mais son succès arraché sur le fil face à Lille
confirme la bonne forme des Azuréens, qui viennent de prendre 12 points sur 12.
Au terme d’un match intense marqué par la précoce et double expulsion (36e) de
Balmont et Plestan (*), Nice a appliqué la recette du moment face au LOSC :
tenir et le battre dans le dernier round. L’équipe de Claude Puel a réussi un
match assez abouti sur le plan de la qualité de jeu en deuxième période, mais a
encore craqué dans les derniers instants, comme à Nantes (0-1 a.p.) en Coupe de
France et Toulouse (0-1), comme contre Lyon (1-2) et Manchester United (0-1).
Les Dogues quittent logiquement le podium, et cette troisième défaite de rang en
L 1 interpelle. « Perdre aussi souvent et dans de telles conditions ne nous
arrivait que très rarement, témoigne Mathieu Bodmer, qui a joué une heure en
défense centrale après l’expulsion de Plestan. On prend du retard au classement.
Le jeu est intéressant, mais il faut un gros travail mental. »
Nice a logiquement ouvert le score en fin de première période, sur une ouverture
de Diakité conclue par Koné (1-0, 43e). Lille, très timide pendant 45 minutes à
l’image de Bastos, a vite réagi après la pause, et tout aussi logiquement
égalisé par Cabaye sur une belle action collective (1-1, 62e). Sous l’impulsion
d’Obraniak et sur quelques éclairs de Keita, le LOSC a plusieurs fois inquiété
Lloris (47e, 51e, 72e). Mais le dernier quart d’heure fut niçois. Lancé par
Vahirua, Koné inscrivit un but refusé à tort pour hors-jeu (78e). L’Ivoirien ne
rata pas la cible en reprenant de près un tir de Laslandes repoussé par Sylva
(2-1, 85e). « On méritait mieux au vu de notre deuxième période, regrettait
Claude Puel, mais on doit absolument réussir deux mi-temps de même intensité. Et
ce nouveau but en fin de match, ce n’est plus un hasard. Psychologiquement, on
doit répondre présent. » Frédéric Antonetti retenait « le combat difficile » de
ses joueurs et la très bonne fin de match du Gym. « Mais je tiens à signaler
qu’on nous a refusé un but valable pour la troisième fois en trois journées.
C’est significatif. C’était la 26e journée et j’attends toujours qu’on gagne un
match sur une erreur d’arbitrage en notre faveur. »
Échouafni : « Il nous manque encore 12 points »
Prostré
dans les couloirs du Ray à quelques mètres de son compatriote Koné, aussi timide
face aux micros que perforant sur la pelouse, Kader Keita semblait bien songeur.
« Je ne sais pas ce qui nous arrive, murmurait l’Ivoirien. Dans le jeu, on
s’exprime bien. Quelle malchance... » Mais la malchance n’explique pas tout,
surtout ces fléchissements de dernière minute. Olivier Échouafni : « On avait
repéré ce problème lillois, on en avait parlé entre nous. Lille nous a fait
souffrir, avec sa qualité technique et son bloc. Mais en entrant dans le dernier
quart d’heure, on savait qu’on avait encore nos chances. Battre un tel
adversaire est valorisant. Mais il nous manque encore 12 points pour le
maintien, et le chemin est encore long. »
Celui qui sépare le LOSC – désormais 5e derrière Toulouse et Sochaux – de la
Ligue des champions s’annonce périlleux. « Vu nos derniers résultats, rester sur
le podium était un petit miracle » note Grégory Tafforeau. « On quitte le podium
mais c’est à la fin qu’il faut être dessus, lâche Puel. Personne ne nous fera de
cadeaux. Il nous faut vite retrouver des points et des victoires. » Cela faisait
près de trois ans que Lille n’avait pas connu une série de trois défaites en L
1, en 2004-05. Et le LOSC avait alors terminé la saison à la dixième place.
(*) Le défenseur lillois est venu repousser le milieu niçois après un contact
entre Diakité et Makoun. Les deux hommes se sont ensuite défiés tête contre tête
et ont été expulsés par M. Bré. Balmont n’a pas souhaité s’exprimer. Plestan si
: « C’est ma faute, je n’aurais pas dû y aller, surtout quand on connaît la
réputation de ce joueur, qui cause souvent des problèmes. Je me sens en grande
partie responsable de cette défaite. Si Bodmer avait pu continuer à jouer plus
haut, on leur aurait posé plus de problèmes. »