Lens s’est racheté

L'Equipe

 

 

Ce sont deux entraîneurs passablement remontés qui sont venus dire leurs sentiments à l’issue du match Nice-Lens (1-2) qui permet aux Nordistes de virer en deuxième position du classement à la trêve mais qui renvoit le Gym dans la zone rouge et même à la 19e place. Remonté, Francis Gillot l’était forcément un peu moins que Frédéric Antonetti. Son équipe a bien su réagir après la gifle reçue face à Lyon la semaine précédente (0-4). Mais l’entraîneur lensois a fort peu goûté la première période de ses joueurs. « Je n’ai même pas du tout apprécié, a-t-il dit. On n’y était pas. Quand on joue le haut de tableau, il faut montrer autre chose. » Il est vrai que les 45 premières minutes de Lens furent proches du néant. À la pause c’est Nice qui s’était créé les meilleures occasions par Bellion (12e), Ederson (20e) et Vahirua (29e) et c’est logiquement Nice qui menait au score grâce à un centre de Larbi prolongé malencontreusement par Kovacevic et converti en but par une reprise au deuxième poteau de Baky Koné (26e). À la reprise, Gillot laissait Carrière et Cousin au vestiaire et lançait Jemaa et Boukari à leur place. « Mais ce n’était pas une sanction contre eux. J’aurais pu changer toute l’équipe. Il fallait simplement que je tente quelque chose. » Un bon coup de coaching. Parce que si les Niçois se créaient encore une belle opportunité sur un coup franc de Vahirua détourné par Itandje (64e), si dans le même temps Kovacevic expulsé pour deux avertissements laissait ses partenaires continuer en infériorité numérique, c’est le scénario du match qui s’inversait.

Aruna entre en scène

Nice avait tout donné, souffrait de plus en plus athlétiquement au fur et à mesure que le Racing montait en régime. Dans ce contexte, les coéquipiers de Seydou Keita n’allaient pas se créer des tonnes d’occasions mais deux allaient largement suffire dans le dernier quart pour changer toutes les données du problème. Apam à la lutte avec l’insaisissable Aruna concédait d’abord un penalty que Jussiê convertissait en but (74e) puis sur un long coup franc de Boukari redressé par Jemaa, le même Aruna d’une subtile talonnade inscrivait son 8e but et donnait la victoire à son équipe. Du coup, il offrait deux jours de vacances supplémentaires à ses coéquipiers. « J’avais dit aux joueurs que si on gagnait on ne reprendrait que le 1e r janvier, disait encore Gillot. J’ai bien aimé leur réaction à 10 contre 11 et ce résultat est quelque part un peu inespéré. Mais faire ce qu’on a fait ce soir est embêtant quand on a de grandes ambitions. » Si l’entraîneur nordiste retrouvait finalement le sourire, coté niçois c’était la soupe à la grimace. Les Aiglons espéraient profiter de ce match pour signer un quatrième succès. Ils l’ont entrevu pendant plus de 70 minutes, au grand dam de Frédéric Antonetti. « J’y ai cru un moment. Je pensais qu’on y arriverait. On a fait preuve de beaucoup de courage et de bonne volonté. Mais on était trop tendres, trop handicapés par les absences de Rool, Abardonado, Diakité ou Balmont. » Résultat : les Aiglons vont passer la trêve en très fâcheuse posture et c’est une deuxième partie de Championnat très périlleuse qui les attend. La situation est redevenue très difficile et elle nécessite une remise en cause générale. « On doit tous se poser les bonnes questions, poursuivait l’entraîneur corse, moi comme les autres. On reçoit des mines de partout, même de l’intérieur du club. Mais on a passé six mois à se plaindre et il faut arrêter. J’ai besoin de joueurs responsables et d’hommes, pas de pleurnicheurs. Ceux-là, il faut impérativement les éliminer pour se sauver. S’il y a des décisions radicales à prendre, je les prendrai. À partir du 2 janvier, je monterai une équipe commando. » Ça promet déjà pour la reprise.