Les arbitres passifs se rebellent

Latérale Nissart

 

 

C’est le seul corps de métier qui n’accepte pas la critique, qui ne se remet jamais en cause malgré des erreurs à répétition. Comme affirmait hier sur RMC le président Plessis, ce sont des acteurs du football comme les autres et de ce fait, ils ne peuvent pas être à l’abri de la critique.

Pour répondre aux attaques concernant les diverses erreurs d’arbitrages de cette dixième journée, Le Syndicat des Arbitres du Football d'Elite se fend d’un communiqué qui montre bien la passivité de cette profession face aux problèmes :

« Le Syndicat des arbitres du football d'élite (SAFE) ne saurait tolérer plus longtemps que soient mises en cause à la fois les compétences des arbitres et leur honnêteté… » « Les amalgames avec les affaires étrangères de corruption sont dangereux et relèvent de procédés indignes", poursuit-il en réaction aux propos de l'entraîneur de Nice, Frédéric Antonetti, qui avait fait allusion au scandale du Calcio en Italie samedi ("Les problèmes ne s'arrêtent pas à Vintimille", avait-il dit).  Pour diriger les matches "dans la sérénité", les arbitres ont réclamé "le soutien de tous les acteurs du football et le respect dû à tout individu". "Le SAFE veillera par ailleurs à ce que tout manquement à l'éthique sportive soit condamné par les instances compétentes", a-t-il conclu. »

Alors faut-il condamner les propos d’Antonetti? Sur les sous-entendus, peut-être ! Mais ne sont-ils pas le résultat du piétinement de l’arbitrage depuis des années. Et, à regarder de plus près, Frédéric Antonetti pourrait se poser des questions au vu des erreurs d’arbitrages concernant le gym depuis le début de saison. Un coup franc imaginaire face à Nantes, un but hors jeu à Toulouse… Mais de là, à soupçonner les hommes en noir de "corrompus", il y a un pas que nous ne franchirons pas.

En revanche, une remise en cause de leur compétence, comme l’a affirmé le président Cohen semble urgente. On ne peut pas continuer à faire jouer le championnat en fermant les yeux sur le problème. Et ce dernier ne pourra pas être réglé par les clubs, mais par les instances; les clubs ne pouvant que relever les erreurs multiples…

Alors au lieu de s’offusquer des propos d’un coach sous le coup de la colère, au lieu de réclamer le soutien des acteurs du foot, au lieu de demander des sanctions sur des propos, la profession ferait mieux de plancher sur les solutions à ce problème récurent, comme la vidéo, ou des arbitres supplémentaires… Mais faudrait-il encore que la FIFA ait envie de résoudre ce genre de soucis? Cela ne semble pas gagné, surtout lorsque l'on voit que rien n'a été fait à l'issue de la Coupe du Monde 2006, pourtant marquée par de grossières erreurs d'arbitrage!