Un sauvetage en trompe l’œil
Football365
Si Nice a sauvé sa place en L1 sur le terrain, rien n’est encore réglé en coulisses. La guerre fait toujours rage entre les dirigeât cela pourrait bien plomber l’intersaison des Aiglons.
Le
maintien niçois est mathématiquement acquis. Mais ce qui devrait être une
finalité sportive ne sera que le début de grandes manœuvres gangrenées par une
querelle interne difficile à comprendre. Bisbilles entre actionnaires, conflits
humains et judiciaires, opposition entre sections amateurs et professionnelles :
la guerre est déclarée depuis un moment à Nice. On a encore en mémoire l’annonce
du départ du président Cohen au soir d’un revers face à Toulouse, poussé dehors
par une union d’actionnaires. Finalement, après une reculade du Conseil
d’Administration, Cohen est toujours là. On se souvient également du
remplacement pratiquement officialisé de Frédéric Antonetti par José Cobos. Mais
un bon résultat ce jour-là à Lyon avait mis à mal la stratégie de certains. Ceux
qu’Antonetti appelait « les médiocres » samedi soir. Ceux-là même qui ont fait
tant de « saloperies » selon le coach azuréen.
Aujourd’hui, le conflit fait rage. Les premiers mots de Frédéric Antonetti après
le nul salvateur à Lens furent d’une incroyable dureté, le Corse laissant
ressortir la tension accumulée. Il indique ne pas être sûr de rester dans un tel
bourbier. Roger Ricort, le directeur sportif, faisait savoir cette semaine dans
Nice-Matin que sa mission de recrutement était grandement perturbée par
l’agitation ambiante. « Le club, dans sa configuration actuelle, ne pourra
jamais progresser. Le temps des décisions est arrivé. Le téléphone sonne toutes
les deux minutes et quand on ne sait pas quoi répondre, c’est plus compliqué.
Les événements qui se sont produits n’incitent pas forcément des gens à rester
et d’autres à venir. Il faut que la partie professionnelle dirige le club, que
les rumeurs et les attaques personnelles cessent. Ou que ceux qui tentent de
diriger le club en sous main apparaissent au grand jour et prennent leurs
responsabilités.» Lui aussi ne cache d’ailleurs pas qu’il est prêt à céder son
siège forcément éjectable.
Mais on voit mal comment les choses peuvent se calmer rapidement dans un club
qui ne peut faire l’économie de ces crises régulières. Le vaudeville se
transforme ainsi en polar avec les plaintes « pour escroquerie et abus de
confiance » de Franck Giudicelli concernant les transferts d’Ederson et de
Moussilou. Giudicelli qui confirme qu’il veut avoir la majorité des parts. Mais
Cohen, proche de Gilbert Stellardo (détenteur d’un peu plus de 30% des parts),
ne semble pas vouloir abandonner le club au Corse qui détient aujourd’hui 27 %
des parts de l’OGCN. Pas plus qu’il n’entend céder le pouvoir à Marcel
Governatori (31% des parts comme Stellardo) qui était à l’origine du vrai
faux-départ de Cohen en janvier en s’alliant avec Giudicelli. Finalement,
Stellardo gère pendant trois ans les parts de Governatori et affirme vouloir
garder Cohen... Compliqué certes. Mais la seule chose à comprendre, c’est que
dans cette guerre des chefs, il n’y aura qu’un seul perdant : le club niçois.
Après avoir manqué son recrutement l’an dernier, cette guérilla sportive ne
favorisera pas le prochain. Loin de là.