Nice, ça fait du bruit
L'Equipe
Trois succès d'affilée en L1, le premier de la saison à l’extérieur, et dix points sur douze possibles : ces temps ci, Nice est un relégable qui carbure à la vitesse d’un supersonique. D’ailleurs, l’OGCN s’est imposé hier à Valenciennes dans un vacarme comparable au décollage d’un gros porteur.
Pour une fois, l’air était vicié à Nungesser. La soirée était partie sur des bases élevées : premier ballon vers Savidan, et déjà Kanté – sanctionné d’un carton jaune – laissait traîner ses crampons sur la chaussure du meilleur buteur de L1 (2e). Question ballon, la première mi-temps fut un long pensum. Et pour Penneteau, ce fut encore pire : alors qu’il s’était tourné les pouces jusque-là, il vit arriver Ederson qui venait de chiper un ballon dans les pieds de Chelle. Il ne put éviter le penalty que B. Koné transforma dans sa lucarne gauche (0-1, 31e).
Le
spectacle ne s’éleva en tout qu’une dizaine de minutes, à la suite de la seule
action collective à plus de cinq passes de la rencontre. Au bout du mouvement,
la reprise de Laslandes fut dégagée depuis sa ligne par Traoré (56e). Sur le
contre, Lloris détourna du pied la frappe croisée de Dufresne (57e). Puis
Savidan ne cadra pas une tête longue de quinze mètres (60e), et Laslandes marqua
même un but injustement refusé pour hors jeu (62e).À cet instant, la rencontre
était bouillante, les tribunes itou. Le problème, c’est que le feu prit sur les
bancs de touche. Antoine Kombouaré, se sentant provoqué par le staff niçois,
vint expliquer
son fait à Frédéric Antonetti. En tout, trois minutes de tension extrême entre
les deux coaches. Exclu, l’entraîneur nordiste était d’ailleurs toujours hors de
lui au coup de sifflet final : il attendit son homologue pour clore le débat
dans le tunnel du vestiaire. C’est que, depuis le premier rang des tribunes, il
avait vu ses joueurs incapables d’ordonner leurs offensives et se fourvoyer dans
de longs ballons sans effet sur la défense adverse. Résultat, ils n’ont toujours
pas gagné chez eux en
2007, et ont laissé filer le bénéfice de leur impressionnant succès à Nantes, la
semaine passée (5-2). Troyes n’est plus qu’à un point, Nice à deux. « La défaite
est pour moi, dira Antoine Kombouaré. Je suis sorti de mon match et je n’ai pas
aidé mes joueurs à faire le match qu’il fallait. Ce n’est pas l’image que je
dois donner d’un entraîneur, je m’excuse. »
« J’avais
déjà verbalement interpellé M. Kombouaré après trois ou quatre minutes de jeu,
il est sorti de ses gonds et de sa surface technique, c’est la goutte d’eau qui
a fait déborder le vase » , expliquera bien plus tard l’arbitre, M. Layec. Cela
faisait déjà longtemps que le public avait manifesté
son mépris pour Frédéric Antonetti. Cela n’a pas empêché l’intéressé de dormir.
L’entraîneur niçois a certainement été bercé par les mots de Florent Balmont : «
Ces dix points en quatre matches, c’est plus qu’important pour la confiance : ça
se voit, on est libérés. »