Troyes respire

Extrait L'Equipe


 

Gigliotti aime décidément réussir des retournés acrobatiques contre Nice. Le 26 février 2005, il avait en effet marqué de la sorte, avec Monaco, son premier but en L 1, au stade du Ray. L’ASM s’était tout de même inclinée (1-2) face aux Aiglons. Cette fois, l’extraordinaire ciseau retourné du Néo-Troyen, bien servi par Lachuer (53e), a été décisif à double titre. Il a mis son équipe sur la voie de son premier succès de la saison (2-0), ce qui lui permet de respirer un grand coup, tout en enfonçant les Niçois, plus que jamais derniers au classement, avec cinq revers en six matches dont quatre de suite.

Les hommes d’Antonetti avaient pourtant bien entamé la partie, se montrant dangereux par Varrault, dont la frappe du droit était bien repoussée par le Crom (16e). Mais un tacle un peu trop appuyé et spectaculaire de Fanni sur Barbosa (21e), sévèrement sanctionné par M. Layec d’un carton rouge là où un jaune aurait peut-être suffi, allait tout changer. Et cela même si, peu après, Koné aurait pu ouvrir le score, lorsqu’il se retrouva seul face à Le Crom, mais manqua son lob (29e).

Car physiquement, les Azuréens, pourtant courageux, ont craqué. « On a su être patients dans cette situation », se réjouissait le coach troyen, Jean-Marc Furlan : « Lorsqu’on se retrouve à onze contre dix, il ne faut surtout pas se précipiter, mais plutôt faire tourner le ballon pour user l’adversaire. C’est exactement ce qui s’est passé. » En effet, en première période, l’ESTAC fut peu dangereuse, avec seulement un tir au-dessus de Barbosa (4e), une frappe lointaine de Dallet (35e) et une tête de Nivet juste à côté (45e+ 2). Puis il y eut ce chef-d’œuvre de Gigliotti, qui avouait : « Ce premier but avec Troyes est un grand soulagement pour moi, et j’espère que cela va donner du souffle à l’équipe pour la suite. »

Après cet exploit, les Aubois se sont procurés de multiples occasions, forçant Lloris à réaliser deux grandes parades devant Dallet (67e), puis Nivet (71e), avant d’être sauvé par sa barre sur une frappe de Matuidi (67e). Le portier niçois dut en revanche s’incliner sur un penalty, justifié, de Nivet (77e). Même si Moussilou, entré en jeu, aurait pu réduire le score (78e), la rencontre était pliée.

Après avoir passé un savon mémorable et extrêmement sonore à ses joueurs, Frédéric Antonetti, l’entraîneur de l’OGCN, s’est efforcé de relativiser la situation d’urgence dans laquelle se trouve son club : « Je vous le dis : cette équipe n’est pas à sa place en étant vingtième et elle finira en milieu de tableau ! Pour l’instant, c’est la loi des séries et on a encore un fait de jeu défavorable contre nous, car je crois que Barbosa a amplifié la faute de Fanni, et que M. Layec s’est un peu laisser abuser en l’expulsant. Notre perte de confiance provoque de la fébrilité, mais c’est certain, il y aura des jours meilleurs. » Dès mercredi, à Nancy, en 16es de finale de la Coupe de la Ligue, pour la revanche de la dernière finale (1-2) ?