Le futur Grand Stade, dossier sensible
L'Equipe
L'entourage de Franck Guidicelli, après avoir dénoncé certains transferts jugés
suspects, évoque désormais un autre dossier sensible : celui du Grand Stade.
Serpent de mer de la vie politique niçoise, ce projet est maudit.
Annulé une
première fois à la suite de la découverte en 2003 d'un pacte de corruption en
marge des grands chantiers de la ville, qui a valu à l'ancien directeur général
des services de la mairie de Nice de faire un séjour en prison, le projet a une
nouvelle fois été retoqué, en décembre 2006, par le tribunal administratif.
L'attribution du marché au groupe Cari-Spada, un promoteur réputé bien en cour à
la mairie de Nice, a même provoqué l'ouverture d'une enquête préliminaire pour «
favoritisme ». Les amis de Guidicelli soupçonnent, eux, les dirigeants du club
de pousser les intérêts du groupe Vinci, concurrent de Cari-Spada. La direction
de l'OGCN aurait même reçu l'appui du président de la Ligue, Frédéric Thiriez,
qui aurait plaidé - en vain - dans le bureau du maire, Jacques Peyrat, en faveur
du nouveau projet de stade, défendu par Maurice Cohen. Thiriez, qui est avocat,
défend les intérêts de la ville de Nice... Ni M. Thiriez ni M. Peyrat n'ont
souhaité s'exprimer. Les proches de Guidicelli soulignent aussi que Jean-Marie
Tarragoni, opposant notoire à Peyrat, était, jusqu'au 31 décembre 2006,
représentant du groupe Vinci. Tarragoni conteste avoir oeuvré pour nuire au
projet qui avait les faveurs du maire : « La vérité, c'est que le maire de Nice
a tout fait pour planter le dossier présenté par Cohen et Stellardo afin
d'empêcher ce dernier de se présenter contre lui aux municipales. » Une chose
est sûre, un nouvel appel à projet européen va être lancé. Et Cohen espère - «
peu importe avec quel promoteur », jure-t-il - pouvoir inaugurer, sur le site de
Saint-Isidore, un stade de 32 000 places en 2009. Coût du projet 50 millions
d'euros. « Une grosse somme qui suscite bien des convoitises », glisse Tony
Savelli, le conseiller officieux de Guidicelli. Savelli s'appuie notamment sur
les découvertes effectuées par l'ancien conseiller municipal socialiste
jean-François Knecht, intarissable pourfendeur de la corruption dans la baie des
Anges, décédé d'une crise cardiaque le 18 avril. Il avait 49 ans. Trois jours
avant son décès, il avait déposé plainte pour menaces de mort.