Nice, une crise et ça repart?
Sports.fr
Drôle de
salade niçoise! En pleine tourmente au lendemain d'une défaite au Ray face à
Toulouse avec un président démissionnaire et un entraîneur quasiment limogé,
l'OGC Nice a vécu depuis un spectaculaire redressement, puisque l'équipe a pris
7 points sur les trois derniers matches, avec notamment un nul à Lyon et un
succès sur Bordeaux, les deux premiers du Championnat 2005-06. Toujours en
poste, Maurice Cohen et Frédéric Antonetti savent cependant que leur sort reste
lié au maintien du club parmi l'élite, ce qui passe par un nouveau succès samedi
à Valenciennes.
Laslandes, Ederson et les Niçois ont retrouvé le sourire.Le football est parfois
bien curieux... Prenez l'OGC Nice. Il y a trois semaines, le club se retrouvait
plongé dans une crise à la fois sportive, symbolisée par une défaite face à
Toulouse (0-1), soit le cinquième match de rang sans victoire au stade du Ray,
et interne, le président Maurice Cohen ayant annoncé peu avant le match sa
démission forcée, victime d'un «putsch» de deux des actionnaires du club Franck
Giudicelli et Marcel Governatori. Virtuel nouveau président, le premier
annonçait alors du changement, notamment à la tête de l'équipe première promise
à l'ancien capitaine José Cobos.
Un week-end et un nul à Lyon (1-1) plus tard, c'est une spectaculaire volte-face
qu'effectuait Franck Giudicelli, puisque Maurice Cohen réintégrait son bureau de
président, tandis que Frédéric Antonetti, qui devait déjà songer à son prochain
déménagement, se voyait lui aussi confirmé dans ses prérogatives d'entraîneur de
l'équipe. José Cobos, qui avait fait quasiment acte de candidature, en était
pour ses frais, contraint de quitter le staff technique pour un poste au sein de
la cellule de recrutement, désormais sous la coupe de Franck Giudicelli.
Une drôle de salade et un statu quo qui, curieusement, a semblé agir comme un
déclic psychologique, phénomène bien connu des sportifs souvent observé à la
suite d'un changement de staff technique. Sauf que là, Frédéric Antonetti est
resté aux manettes et que Nice s'est subitement mis à gagner. Après le nul à
Lyon, les Aiglons ont en effet enchaîné sur deux succès de rang (2-1 contre
Bordeaux, 3-0 face à Troyes), une grande première cette saison pour une
formation qui n'a gagné que cinq fois en 24 matches. En trois rencontres, Nice
vient de prendre sept points, soit un peu moins du tiers de son total (23) et
n'est plus qu'à un point du premier non-relégable, Troyes, étrillé au Ray.
"Après notre défaite face à Toulouse, on s'était dit qu'il faudrait prendre sept
points dans les trois matches à venir pour rester dans la course, et bien nous y
voilà", se réjouissait à l'issue de ce match Lilian Laslandes, auteur d'un
doublé, soit ses premiers buts avec l'OGCN depuis son retour sur la Côte d'Azur.
Laslandes, monsieur plus ?
Un Lilian Laslandes qui n'est d'ailleurs pas étranger au regain de forme de
l'équipe. Car si les résultats n'ont pas immédiatement suivi son arrivée lors du
mercato (il avait même raté un penalty contre Toulouse), la présence en pointe
de l'ancien Bordelais a eu pour conséquence de modifier la façon de jouer de
l'équipe. "Sur le terrain on se trouve mieux, l'apport de Lilian est important,
il est disponible et a une bonne conservation de balle, sans parler de ce qu'il
apporte dans le groupe hors du terrain", constatait récemment Florent Balmont.
L'intéressé lui-même reconnaissait que sa présence avait pu apporter un plus à
ses coéquipiers. De là à parler de déclic? "Un déclic je ne sais pas, disons
qu'ils cherchaient un garçon pour jouer en appui devant. C'est mon rôle dans
l'équipe, on arrive de mieux en mieux à me trouver dans le dos des milieux pour
avancer, pour que je serve de rampe de lancement pour Koné et d'autres."
D'autres, c'est aussi Ederson que Frédéric Antonetti a replacé dans une position
beaucoup plus offensive, presque en deuxième attaquant, alors qu'il était
auparavant cantonné dans un rôle de milieu défensif. Résultat: le Brésilien
vient de marquer trois fois en deux matches. "Je suis content d'évoluer dans un
rôle plus offensif qui me convient mieux", déclarait-il d'ailleurs après son
doublé face à Bordeaux. L'efficacité offensive a donc fait son retour sur la
Promenade des Anglais, tandis que chacun fait sa part de boulot offensif en
plus. "On fait beaucoup d'efforts, confirme Lilian Laslandes. Tout le monde
travaille dans le replacement défensif. C'est la clé. Si nous défendons tous
ensemble et que nous arrivons à faire des remontées de balles collectives de
tout le bloc équipe, on sera performants."
Conscient que l'équilibre demeure fragile, le deuxième meilleur buteur de Ligue
1 en activité derrière Pauleta demeure cependant prudent, appelant ses
coéquipiers à la plus grande vigilance. "Nous ne sommes pas arrivés, loin de là.
Ça commence à sourire, c'est vrai, on touche du bois. Nous nous sommes quelque
peu sortis du pétrin avec ces trois bons résultats mais c'est plus tard que l'on
jugera notre capacité morale. Il y aura une défaite à un moment ou un autre,
c'est là qu'il faudra être costaud dans les têtes, ne pas lâcher parce que des
adversaires nous auront repris des points." Un scénario que Nice ne souhaite pas
pour ce week-end qui l'emmène de l'autre côté de l'Hexagone, chez un rival
direct dans la course au maintien, Valenciennes, tout auréolé de son carton à
Nantes (5-2). "C'est certain que c'est un match important duquel il faudra
revenir avec quelque chose", conclut Lilian Laslandes.