Nice se redresse
L'Equipe
Nice a peut-être fait hier
soir un pas décisif vers son maintien en Ligue 1. Vainqueur de Saint-Étienne, le
Gym gagne une place au classement qui lui permet de dépasser le Paris-SG,mais il
se donne surtout un grand bol d’air vis-à-vis de la zone rouge. « Rien n’est
fait, bien sûr, mais c’est un succès d’une importance capitale », estime
Frédéric Antonetti. « On a pris une petite option sur le maintien, ajoute
Florent Balmont. Mais, maintenant, il faut optimiser tout ça en ramenant quelque
chose de Sedan, où on se rend la semaine prochaine. » S’ils sont animés du même
état d’esprit que face aux Verts, les Niçois peuvent y parvenir. Car il fallait
être
fort moralement pour ne rien lâcher hier au Ray. Après une première mi temps
bloquée et équilibrée, même si les Stéphanois avaient été un peu plus dangereux
que leurs hôtes, le Gym allait prendre un sacré coup sur la tête. Dès l’entame
de la seconde période, Diatta, le mal-aimé de Geoffroy-Guichard, ouvrait le
score en reprenant un coup franc de Dernis prolongé de la tête par Ilan (0-1,
47e). C’était mal engagé pour l’équipe d’Antonetti, peu présente offensivement
jusqu’alors, mais ce but faisait reculer les Verts en même temps qu’il incitait
les Aiglons à se lâcher.« On a alors arrêté de jouer, regrettera plus tard
Jérémie Janot, mais les Niçois ont été très bons et ils n’ont rien volé. » « On
a montré beaucoup de bonnes choses devant une bonne équipe stéphanoise, juge
pour sa part Balmont. On a fait preuve de qualités mentales bien au-dessus de la
moyenne mais on a aussi confirmé qu’on savait jouer au football. » Toute la fin
de match allait ainsi être à l’avantage des Azuréens. Certes, Gomis voyait son
unique tentative détournée sur le poteau par Lloris (65e), mais, de l’autre
côté, Janot était soumis à un feu nourri. Il s’interposait devant une tête à
bout portant d’Échouafni (51e), accrochait le pied de Bellion en voulant contrer
le Niçois sans que M. Kalt siffle le penalty qui s’imposait (54e), était tout
heureux de bloquer un tir de Laslandes, accroché par Hognon, avec la mansuétude
constante de l’arbitre (55e). Cependant, il ne pouvait
rien face à une tête de Bellion, servi par Balmont (1-1, 70e). Et il s’inclinait
à nouveau devant un penalty du même Bellion consécutif à une main dans la
surface de Zoumana Camara (2-1, 81e).
Hasek : « C’est malheureux »
Une décision arbitrale qui
faisait bondir les Foréziens sous prétexte que, dans la minute précédente, M.
Kalt avait oublié une main similaire de Kanté dans sa propre surface de
réparation. Cela débouchait sur dix dernières minutes sous tension. « M’incliner
devant une frappe d’Ederson dans la lucarne, O.K., remarquait Janot. Mais, là,
c’est injuste. La décision de l’arbitre a anéanti toute une semaine de travail.
On pouvait franchir un cap. On a raté le coche. » « Un succès nous aurait permis
de rentrer dans le top 5. C’est malheureux », lâchait succinctement Ivan Hasek,
alors que Frédéric Antonetti pouvait savourer : « Ç’a été un match coriace,
compliqué, face à une équipe de SaintÉtienne remarquablement organisée. Mais
c’est un succès logique et on a vu que cette équipe avait véritablement une âme.
» Une âme qui devrait donc lui permettre d’échapper à un funeste destin,
d’autant que le Gym a aujourd’hui récupéré toute ses forces vives. Or Antonetti
a toujours
affirmé qu’avec son effectif au complet il ne craignait rien pour l’avenir du
club.
Tension au Ray
Pas franchement dans son
entame, cette rencontre a monté de plusieurs tons en deuxième mi-temps et en
particulier dans le dernier quart d’heure. La faute en revient en partie à Fredy
Guarin, entré à la place de Dernis (74e). Le Colombien a multiplié les mauvais
coups avant de provoquer une bagarre générale pour un vilain
geste sur Échouafni. « Quand on joue sur son terrain, on ne peut pas laisser
passer ce genre de comportement, témoigne Laslandes, apparu en première ligne
dans les altercations. Que les Stéphanois aient été énervés, d’accord, mais ce
n’était pas une raison. »
Ce sont surtout les décisions de M. Kalt qui ont entraîné cette montée d’adrénaline. En oubliant un penalty pour les Verts sur une main de Kanté dans sa surface de réparation et en l’accordant aux Niçois pour une main identique de Zoumana Camara, l’arbitre s’est attiré les foudres des Foréziens. À la fin du match, il a ainsi été pris à partie et bousculé par les visiteurs, en particulier par un Geoffrey Dernis très remonté. Le rapport rédigé par un de ses assesseurs a même été déchiré par un dirigeant stéphanois. « J’ai essayé de calmer tout le monde, raconte Jérémie Janot. Mais je suis allé tranquillement dire ce que je pensais à M. Kalt. Ses décisions nous pénalisent. C’est dur de se contrôler dans ce genre de circonstances. » Classé match à haut risque, ce Nice - Saint-Étienne s’est déroulé sans incident entre supporters mais c’est donc sur le terrain et en fin de match que la tension est montée. Pour cependant retomber aussi vite en fin de soirée.