Nice s'est embourbé
Extrait
Le
progrès
Le club azuréen s'est pris les pieds dans le tapis
d'entrée. Depuis, il a du mal à relever la tête, handicapé en particulier par
des faiblesses offensives criardes.
Comment un club classé 8e du dernier exercice (son meilleur classement depuis
vingt ans en Ligue 1), de surcroît finaliste de la coupe de la Ligue et pouvant
de ce fait prétendre figurer parmi les outsiders sérieux d'un championnat très
ouvert peut-il se retrouver après treize journées, 16e au classement avec onze
petits points, seulement trois victoires en poche et un seul point pris à
l'extérieur ?
C'est la question qui agite les coulisses du Gym. Cet OGC Nice qui promettait tant et qui est aujourd'hui englué dans un marécage de doutes depuis le début d'une saison complètement manquée. Lorsqu'il l'évoque, Frédéric Antonetti emploie une métaphore explicite. Il parle d'un «fardeau à laisser sur le bord de la route». Les maux qui ont empêché les Aiglons de prendre leur envol sont nombreux. Le premier qui saute aux yeux concerne le recrutement qui relevait pourtant d'une certaine logique.
Les dirigeants azuréens n'ont pas jugé nécessaire, à juste
titre, d'apporter plus que des retouches à un secteur qui avait donné des
garanties de fiabilité. Le défenseur central de Strasbourg, Cédric Kanté, a été
le seul renfort marquant pour pallier le départ au PSG de l'emblématique tour de
défense Sammy Traoré. Et pourtant, ce n'est plus vraiment le point fort des
Niçois. Damien Grégorini, le gardien, a laissé ses galons de dernier bastion
rouge et noir au prometteur Hugo Lloris, sans que Nice gagne vraiment en
imperméabilité. L'édifice s'est donc d'abord fragilisé derrière. Témoin la
correction reçue à la fin du mois d'août face à des Lyonnais férocement
réalistes au Ray (1-4). Une défaite qui a fait mal aux hommes de Frédéric
Antonetti. Ce soir-là, le Corse avait une vision réaliste de la suite: «Il va
falloir s'évaluer et se remettre en question pour se battre pour le maintien.»
analysa-t-il lucidement.
Moussilou muet
Mais le week-end suivant, l'OGC Nice s'inclinait 3-2 à Bordeaux, mettant le bouillant Antonetti dans une rage folle et les rouge et noir en position de lanterne rouge: «Il faut que certains joueurs se bougent le c... Je n'hésiterai pas à sortir des noms.» Parmi ceux-ci, celui de Matt Moussilou, acheté à Lille malgré un bilan très mitigé lors de sa dernière saison lilloise (4 buts) et qui tarde à justifier la confiance et l'argent (on parle de 4 millions d'euros) placés en lui par son président et son entraîneur. L'international espoirs a perdu une place qu'il n'a jamais vraiment gagnée et sa prise en grippe d'une partie du public du Ray ne va sûrement pas l'aider à débloquer un compteur buts désespérément vierge! Ses comparses de l'attaque, les Koné, Vahirua (1 but) et Bellion (2 buts) n'ayant guère été plus prolixes, le Gym s'en est remis à son milieu de terrain brésilien Ederson pour occuper le rang de meilleur buteur avec 3 buts, dont deux sur penalty. Le troisième obtenu cette saison par l'OGC Nice a été manqué par le dernier nommé à Monaco lors de l'avant-dernière journée. À la sortie, Nice a laissé échapper trois points à sa portée. Signe d'une maladresse, d'un manque de réussite qui ont fini de plomber le moral d'une équipe azuréenne, en proie au doute. Sa prestation quelconque ce dernier samedi face à Sochaux (0-0), «on a été moyens» a laconiquement résumé Antonetti, indique clairement que la situation est plus que préoccupante pour le club de la Côte-d'Azur.
Qui plus est avant d'aller faire un petit détour par Geoffroy-Guichard samedi soir. Lorsqu'on a pris en tout et pour tout qu'un seul petit point en déplacement, à Monaco (1-1), l'idée de se refaire une santé dans le Chaudron paraît presque utopique. Mais attention tout de même car Nice a perdu par le plus petit des écarts (1-0) quatre de ses périples...