Laslandes, la bonne pioche

L'Equipe

 


« Même si je l'avais croisé quelquefois, je ne le connaissais pas personnellement. Pourtant, ça faisait très longtemps qu'on m'en parlait et qu'on me vantait ses mérites sur et hors du terrain. Aujourd'hui, je confirme. C'est un homme et un joueur intéressants. Pour nous, c'est un vrai plus, une bonne pioche comme on dit. » Frédéric Antonetti ne se force pas pour dire tout le bien qu'il pense de Lilian Laslandes. En l'espace d'un mois et demi, il a appris à connaître l'ex-international et il est visiblement tombé sous le charme.

Quand les dirigeants azuréens et, en particulier, Roger Ricort, le directeur sportif, ont entrepris de faire revenir au Gym celui qui en avait déjà porté le maillot lors de la saison 2003-2004, c'était avec un double objectif : renforcer l'équipe par un joueur athlétique, bon de la tête, efficace devant le but adverse et capable de travailler comme point d'appui pour ses partenaires, mais aussi doter dun véritable leader, d'un joueur de vestiaire comme on dit, un groupe en manque de personnalités.

Pour l'heure, Lilian Laslandes a réussi sur les deux tableaux. Après un penalty raté face à Toulouse (le 24 janvier, 0-1), qui lui est longtemps resté en travers de la gorge, il a ouvert son compteur buts samedi face à Troyes (3-0), en signant un doublé. Il en est désormais à 123 buts en L 1 dont 12 pour l'OGC Nice (voir ci-dessous). « Il ma fallu quelques matches pour me mettre au diapason et trouver des automatismes, dit-il. Maintenant, je me suis adapté au jeu de Baky (Koné) et d'Ederson, et ça fonctionne de mieux en mieux. » Dans le même registre, Antonetti ajoute : « Après quelques semaines de réglages, je trouve que sa complémentarité avec les autres attaquants est de plus en plus évidente. On a des petits gabarits qui vont vite et il leur sert d'appui. Ça commence à payer. »

« J'aime fédérer, c'est dans ma nature, je ne me force pas »

Nice a donc peut-être trouvé le buteur qui lui faisait tant défaut lors de la première partie du Championnat. Ce qui est sûr, c'est que les Aiglons se sont dotés d'un véritable chef de bande. Tout au long des matches aller, les dirigeants avaient souvent regretté de ne pas disposer d'un meneur. Ils le tiennent désormais et tout l'effectif rouge et noir sen réjouit. « Lilian reste Lilian, explique Olivier Echouafni, qui a connu l'ancien Bordelais lors de son premier passage à Nice. J'ai retrouvé le joueur qui dynamise un vestiaire, parle toujours à bon escient, lance des challenges et des défis. C'est simple : j'ai l'impression qu'il a toujours été là. »

D'autres, plus jeunes, ont découvert Laslandes. Olivier Veigneau : « C'est un boute-en-train, quelqu'un qui a une grosse envie de rassembler. Il parle avec tout le monde, aussi bien ceux qu'il a connus précédemment que ceux qui sont arrivés entre-temps. Il motive tout le monde. » Veigneau, en particulier, na pas oublié la première mise au vert en compagnie de son nouveau coéquipier et la veille du match à Nantes (0-1), à la mi-janvier : « On était prêts à filer dans nos chambres pour regarder un film, comme on avait l'habitude de le faire. Lilian nous a dit que si c'était pour regarder un film, il pouvait le faire chez lui, en famille. Il nous a fait comprendre qu'une mise au vert devait servir à resserrer les liens et on est tous restés dans le salon à jouer aux cartes. Juste avant le match contre Bordeaux (2-1), c'est encore à son initiative quon sest tous retrouvés au resto. C'était sympa. »

Pourtant, Laslandes reconnaît qu'il s'est posé quelques questions en débarquant sur la Côte dAzur. Il connaissait le groupe qu'il avait quitté il y a deux ans et demi, pas celui qu'il allait retrouver. « J'avais un peu peur que ça ait changé, reconnaît-il. Que les gars aient la tête dans le sac. Mais non, c'est toujours aussi familial. Et ça me convient. Je suis un homme de vestiaire. J'aime fédérer, c'est dans ma nature, je ne me force pas et je crois que tout le monde adhère. »