Nice menacé de rétrogradation
L'Equipe
Si la section
professionnelle et l’association du club niçois, en guerre ouverte, ne trouvent
pas un accord, l’OGCN perdra son statut pro.
Auteurs de sept matches sans défaite depuis le 27 janvier, les Niçois, désormais
seizièmes de L 1, peuvent espérer éviter la relégation. Pas sûr cependant que
cela suffise à assurer la présence du club en Ligue 1 la saison prochaine. Les
bisbilles entre la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) et
l’association de l’OGCN (Olympique Gymnaste Club de Nice) font courir un grave
danger au club. Récemment, la DNCG (Direction nationale de contrôle et de
gestion) a convoqué Maurice Cohen, président de la section professionnelle, et Ange Ferracci, celui
de l’association. Seul le premier a fait le déplacement. « J’ai été prévenu trop
tard, dit Ferracci. La convocation a été ouverte par Maurice Cohen et ne m’a été
remise que dix jours après. Mais j’ai eu le président de la DNCG au téléphone et
il a été attentif à la qualité de mes arguments. Je suis optimiste pour l’avenir
du club. » Visiblement, François Ponthieu, le président de la DNCG, l’est
beaucoup moins. Dans un courrier à Cohen et Ferracci, il constate « les
mauvaises relations entre la société et l’association », regrette « une
situation de blocage total » et avertit, à propos de la convention qui lie le
secteur professionnel à l’association et arrive à échéance fin juin : « La
nouvelle convention devra être déposée auprès du préfet au plus tard le 30
avril. En conséquence, nous vous prions d’être en mesure de nous informer de la
signature de cette convention à la mi-avril au plus tard. À défaut, nous serions
contraints d’interdire au club de participer à tout Championnat national à
compter de la saison 2007-2008. »
La menace n’est même pas voilée. Si la SASP et l’association ne se mettent pas d’accord dans le mois qui vient, le club perdra son statut pro et sera rétrogradé, au mieux, en Championnat National. L’association s’inquiète de la gestion de Maurice Cohen. Le centre de formation constitue le noeud du désaccord. La SASP entend le conserver et récupérer l’équipe des quatorze ans fédéraux, âge où s’effectue désormais le recrutement. « Actuellement, c’est l’association qui recrute pour nous, regrette Cohen. Ce n’est pas logique qu’une association gérée par des amateurs s’immisce dans le travail des pros. Ils considèrent que le club leur appartient,mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. Sur les 2,3 millions d’euros que coûte le centre, la ville verse une subvention de 1,2 million d’euros et la SASP paie la différence. Comment l’association pourrait-elle financer à cette hauteur ?Nous sommes déterminés à ne pas céder et à aller au clash. Si nous n’avons pas le centre, nous ne signerons pas. »
La détermination est aussi forte du côté de l’association. « On veut signer, on est trop soucieux des intérêts du club pour ne pas le faire, assure Ferracci. Mais la négociation intégrera différents éléments, dont le centre de formation. Il y a eu trop de dysfonctionnements et de manquements à ce niveau depuis quatre ans. Le centre est tombé en déliquescence. Il faut lui redonner de l’ambition. Ce n’est pas possible avec des gens comme Maurice Cohen ou Roger Ricort (directeur sportif). S’ils restent, on ne laissera pas le centre. » Et si tout ça n’était effectivement qu’une sérieuse querelle de personnes ? Hier, l’association, qui a intenté un procès en diffamation à Cohen (l’audience est prévue demain), déclarait « vouloir commander un audit sur la gestion sportive, administrative et financière du président Cohen et engager à son encontre une procédure judiciaire pour détournement ». L’intéressé n’a pas voulu réagir, glissant simplement que l’association mettait tout en oeuvre pour déstabiliser le club et l’équipe. Ambiance.