Ederson tout en finesse
Le Parisien
Double buteur la
semaine dernière face à Bordeaux (2-1), le jeune Brésilien de Nice, Ederson, 21
ans, n'en finit plus de marquer. Et ses réalisations sont superbes. Comme ce lob
millimétré sur le gardien troyen Ronan Le Crom. Le but du 3-0, qui scelle la
victoire des Aiglons et leur permet de croire au maintien. « Que ce but soit
beau ne fait que renforcer mon plaisir, explique-t-il. C'est la récompense d'un
gros travail. Mais à chaque but inscrit (NDLR : six cette saison), je félicite
mes coéquipiers de m'avoir permis de conclure un moment collectif. » Cette fois,
Ederson a particulièrement remercié son attaquant Baky Koné. « Lorsque j'arrive
sur le ballon, je m'aperçois qu'il n'y a plus personne dans la cage, se
souvient-il. Le gardien est sorti au duel et Baky me crie : Vas-y, frappe ! J'ai
tenté et j'ai vu le défenseur sur sa ligne. J'ai eu peur qu'il sorte la balle.
Je suis heureux. La réussite revient. Longtemps, elle nous a fuis. Aujourd'hui,
ça paye et ça engendre la confiance. »
Les Jeux
de Pékin le font rêver
Champion du monde 2003 avec les moins de 17 ans brésiliens et recruté sur
cassettes par Nice grâce aux bonnes relations entretenues avec son agent
italien, Antonio Caliendo, basé à Monaco, Ederson est en train « de franchir des
paliers », selon Frédéric Antonetti, son entraîneur. Repositionné milieu gauche
dans un 4-4-2 plus équilibré, il a relégué Marama Vahirua sur le banc. « Ça fait
trois matchs que j'évolue dans un rôle plus offensif, analyse le buteur.
J'attaque plus et je fais des progrès. Du fait de mon temps de jeu plus
important, mon rythme est aussi meilleur. » Débarqué à Nice en janvier 2005, le
Brésilien s'est aussi étoffé en prenant 3 kg de muscle. Il arrive à maturité.
Dans le domaine physique comme psychologique. Mais il sait que le chemin est
long. « Cette victoire permet de recoller à plusieurs équipes, dit-il. Mais le
plus dur reste à faire. Si la partie n'est pas gagnée, on peut réussir. »
Pourtant, celui qui est déjà suivi de près par l'Inter Milan vise mieux. « Je
suis ambitieux. Mon objectif est de participer aux JO de Pékin avec le Brésil.
Pour ça, il me faut être en L 1 l'an prochain. » Rompu aux habitudes du milieu,
il conclut : « Si on reçoit une bonne proposition, on l'étudiera. Mais je
n'aimerais pas quitter Nice en laissant le club en L 2. »