Nantes respire

L'Equipe

 

 

Dans la situation de Nantes, même nombre de points que le premier relégable avant d’affronter Nice hier soir, il n’y a pas de petite ou de grande victoire. Celle remportée hier, étriquée, arrachée dans le temps additionnel grâce à la détente de Pieroni, le dernier arrivé dans la « maison jaune », vaut pourtant très cher. Parce qu’elle éloigne un concurrent direct et confirme que ce Nantes-là, faute de séduire, sait se montrer solidaire et obstiné.

Après la qualification en Coupe de France contre Guingamp la semaine dernière (1-0) et la victoire à Toulouse juste avant la trêve (4-0), il s’agit là de la troisième victoire de rang des Canaris, fait inédit cette saison. Les Nantais, qui attendaient donc beaucoup de leur nouvel attaquant Pieroni, sont longtemps restés sur leur faim, ne se créant qu’une seule véritable occasion par Payet, qui a perdu son duel face à Lloris (65e). Si la grande silhouette de Pieroni s’était souvent illustrée en sautant plus haut que tout le monde, l’international belge, serré de près par Abardonado, n’avait pourtant pas tiré une seule fois au but en quatre-vingt-dix minutes.

Un but magique

Jusqu’à ce dernier corner dans le temps additionnel et ce coup de tête, précis, puissant, que le Belge a mis hors de portée du gardien niçois (90e + 2) « Je commence bien l’année, devait dire plus tard le libérateur des Canaris. Il y a eu la naissance de mon fils, ce but ce soir, je ne peux pas être plus content. Pour le but, je saute avant mon adversaire et, là, ça devient difficile pour lui de sauter plus haut que moi. Après, c’est magique. Il n’y a pas de mot pour décrire ce que j’ai vécu. »

Ce but est en effet magique. Mais, jusque-là, franchement, le jeu nantais n’avait pas été enthousiasmant : pas de fluidité, pas d’étincelle ou rarement, hormis celle que peut provoquer Payet, et l’on sentait une équipe nantaise de plus en plus crispée. En face, les Niçois, bien organisés, plus compacts au milieu, plus mobiles surtout, donnaient une bonne réplique. Un retourné de Laslandes (19e), une tentative de Koné (41e) étaient contrés in extremis. La première période avait été poussive et rien de mieux côté nantais.

Le retour aux affaires en seconde mi-temps fut plus vigoureux de la part des Canaris, qui mirent les Niçois sous pression d’entrée, sans jamais parvenir à les déstabiliser, grâce à un milieu mille-pattes et une défense impeccable. Il aura donc fallu attendre les arrêts de jeu pour que Nantes se sorte de la nasse, tandis que les Azuréens – toujours aucune victoire à l’extérieur – s’y sont enfoncés un peu plus. Mais, si Nantes respire un peu mieux, question maintien, c’est loin d’être gagné. Et Fabien Barthez, qui avait même quitté son but sur la fin pour venir effectuer une remise en touche, le résume mieux que quiconque : « Un match de foot, c’est quatre-vingt-dix minutes plus les arrêts de jeu. On est là pour gagner des matches. Après, tout dépend des effectifs et c’est en mai qu’on fera le bilan. Mais, dans notre métier, on sait que le week-end d’après on peut passer au travers. On revient en confiance mais ça peut être dangereux. Le boomerang peut revenir vite. »