Une histoire de coups francs

 

Extrait L'Equipe

 

 

 

Cela s'appelle du mimétisme. À moins que ce ne soit une simple facétie d’un destin d’humeur taquine. Hier soir, Nice et Nantes avaient beaucoup à se faire pardonner après une première sortie décevante. Les deux équipes se sont quittées en bons termes, avec un point dans leur escarcelle, après une rencontre parfois tendue et heurtée. Un face-à-face sans concession qui s’est dénoué au bout d’un très inhabituel concours de circonstances. Les deux buts ont été inscrits après des actions rigoureusement identiques : deux coups francs tirés des 25 mètres et expédiés en pleine lucarne droite d’une frappe enveloppée du pied droit par le Brésilien de Nice Honorato Campos Ederson (54e) puis par l’Argentin de Nantes Julio Heman Rossi (88e). Deux buteurs d’origine sud-américaine, sur le banc au moment du coup d’envoi et qui ont donc tous deux directement influé sur le déroulement d’un match ouvert mais de qualité inégale.

Le sort a été d’autant plus déroutant qu’Ederson avait été contraint de suppléer Marama Vahirua, tombé KO sur la pelouse après un choc avec Boukhari (40e) (voir par ailleurs). Ce qui, sur le moment, avait toutes les allures d’un sérieux coup dur s’était soudain transformé en un bienveillant coup de pouce de la fatalité.

Après un début tonitruant (coup franc de Balmont au-dessus, 3e, puis reprise de Varrault au-dessus, 4e), Nice a manqué de chance jusqu’au bout. « On s’est un peu enflammés, admettra Frédéric Antonetti, et, en attaque, nous n’avons pas été assez calculateurs. » Le coach niçois fait référence à cette reprise trop molle de Moussilou après un une-deux avec Ederson (63e) ou à cette reprise ratée de Bellion après un centre de Moussilou. Pour ne pas avoir terrassé un adversaire un peu déboussolé en première mi-temps mais qui aurait pu ouvrir le score si Diallo avait ajusté sa reprise du droit (40e), Nice finit par se mettre en danger. Un peu de fatigue et une perte de lucidité côté niçois, un judicieux coaching et une deuxième mi-temps moins timorée côté nantais suffirent pour rééquilibrer la situation.

Finalement, même si les deux équipes courent toujours après un match gagné, ce nul évite aux uns et aux autres de perdre la face. Toutes compétitions confondues, Nice a aligné son quatorzième match sans défaite à domicile depuis le 6 novembre 2005. Quant à Rudi Roussillon, le président nantais, il peut estimer que son rappel à l’ordre et sa ferme invitation « à une obligation de résultats » ont été entendus.