Sur le pied de guerre
Extrait
L'Est Républicain
Attendu par Nice en regain de forme et réputé pour sa
virilité, Sochaux va vivre des moments chauds. S'il ne rend pas les armes, son
début de saison sera des plus réussis...
« A Nice, c'est toujours chaud ! » A 99,9 %, Alain Perrin peut être sûr d'avoir
donné la bonne tendance météo pour ce soir. Le sinistre épisode de la fin
octobre ayant émaillé la réception de Marseille ne l'a guère incité à baisser la
garde. Prévoir un match dans l'antre du « Ray » sans brandir le cachet « haut
risque » aurait même été pure et coupable naïveté.
Du point de vue sportif « strict », signalons tout d'abord que la crainte
inspirée par l'OGCN demeure légitime. Avec dix points pris sur quinze, cela en
fait toujours un périlleux client à domicile.
Depuis la remontée en Ligue 1, c'est même une remarquable constante. Ex-Aiglon,
Romain Pitau a re-confirmé tout cela au micro hier après-midi. Nice est
peut-être l'équipe qui marche le plus à l'énergie du sol. Celle qui donne le
plus dans la fierté locale. Cette tonicité « électrique », on l'a retrouve
intacte voire redoublée en son cher public...
Adepte des discours tendancieux après l'insuccès, Fred Antonetti prend aussi
toute sa part de responsabilité dans ce contexte guerrier sans cesse renouvelé.
Au soir de la défaite à Rennes 1-0, (concédée sur un penalty justifié) il avait
remis le couvert. Pour douter de l'intégrité des arbitres. Son président
entonnait plus prudemment le couplet sur leurs « compétences » ! Cette légère
divergence ne doit laisser planer aucun doute. Nice aime jouer et faire jouer
ses matchs « sous pression ». Ce sera « un problème à résoudre dès l'entame »
confiait assez justement Perrin.
Il sait aussi que l'adversaire a opéré la bonne bascule mentale. Lors des 6
derniers matchs, Nice a repris 10 points et est revenu se caler en 10e position.
En essayant de jouer plus « soft », le « Nice du début de saison » n'avait
récolté qu'un point en six rencontres !
Attaque Alvaro-Quercia ?
Pour assurer cette césure, pas de mystère. Antonetti a proné le retour au «
total » combat. Y compris en interne. En externe, Varrault et « Cie » ont
remontré les crocs dès la venue symbole de l'OM, prouvant que dans les duels, le
Gym restait une terrible machine de guerre.
Tout en reconnaissant ce fait, l'entraîneur sochalien pointe aussi « sa faculté
à jouer très vite vers l'avant avec les feu follets que sont Koné et Vahirua ».
Le duo Rool-Balmont l'intéresse au plus haut point aussi. Dépossédé de ce
bi-moteur, Nice n'a pas le même goût au combat. Par chance pour Antonetti ces
deux-là sont de retour de suspensions avec l'inénarrable cactus nommé Varrault !
Perrin se satisfera, lui, de la rentrée du soldat Pichot mais aussi de la
sélection en espoir de Quercia. Booster idéal pour l'aider à compenser le « demi
» forfait de Birsa ? A voir. Une tactique cachée n'est pas exclue. Alvaro
devrait pour sa part palier la suspension de le Tallec.
Jeudi, un élément de compensation a heureusement fait jour. « Pancho »
Abardonado était déclaré forfait. Authentique « bonne nouvelle » pour Alain
Perrin ! Tout en admettant la valeur « or » de ce joueur connu à l'OM, il reste
persuadé que la réception sera ultra bouillante. Est-ce pour lui déplaire ? Non
! On a même senti toute la semaine que ce test tombait plutôt à pic afin de
juger le classement de son équipe (5e). Est-il flatteur ? Est-il la juste
récompense du travail fourni ? On le saura ce soir. Si Sochaux récolte un point
après avoir été au bout du fusil niçois, il aura « pleinement convaincu » son
coach. Mais pour cela il invite son monde « à se mettre au niveau du combat, à
s'opposer aux arguments forts de Nice. » Et Après ? « A nous d'imposer les
notres ! » Le contre meurtrier. En particulier !
Toulouse en sait quelque chose, même si le manque d'agressivité sochalien avait
déjà été fermement décrié au Stadium. Contre Troyes, la difficulté se situait
plus dans le domaine tactique. Mais à chaque fois les brefs instants d'audace
ont été payants. Ce soir, un tout autre défi se présente au 5e de L1. Pour
conserver son statut, il doit impérativement se battre, s'accrocher... Et
grappiller ce qui peut l'être...