L’état d’urgence
 

Extrait L'Equipe

 

Photo Girondins.com

 

Lanterne rouge avec un point pris sur douze possibles, le Gym tire déjà le signal d’alarme.

FORTS d’un parcours 2005-06 convaincant, conclu par une huitième place à deux points de l’Europe et à quatre de la Ligue des champions, les Niçois avaient haussé d’un cran leurs ambitions au début de l’été. « Comme, en plus, on avait fini le Championnat par quatre victoires de suite, qu’on proposait du jeu et que l’équipe n’était pas chamboulée, on s’attendait à franchir un nouveau cap, raconte Cédric Varrault. L’objectif, c’était de gagner quelques places. »

Autant dire que le Gym tombe de haut car, après quatre journées, toutes les belles ambitions, tous les rêves secrets sont à mettre (du moins momentanément) de côté : Nice pointe à la dernière place du classement avec un seul point sur douze possibles. Jamais depuis le retour du club en L 1, il y a quatre ans, la situation n’avait été aussi délicate. Du coup, l’état d’urgence a été décrété et le seul objectif dont on parle aujourd’hui est le maintien du club dans l’élite.

« Quand on fait un début de saison aussi mauvais que celui-là et qu’on se retrouve avec un point après quatre journées, je ne vois pas ce qu’on peut viser d’autre », assène Frédéric Antonetti qui, lors de la trêve internationale, a usé à la fois de la carotte et du bâton. « Je leur ai dit qu’avant les vingt dernières minutes catastrophiques contre Lyon (trois buts encaissés, score final 1-4), ils avaient joué une première période encourageante. Mais je les ai auss i bougés. Aujourd’hui, ils doivent prendre conscience de la situation, se réveiller, montrer de l’orgueil et de la fierté. Ils sont bons à l’entraînement, où je n’ai rien à leur reprocher. Maintenant, il faut retranscrire ça en match. »

Abardonado : « On doit se bouger le cul »

À entendre Antonetti, tout le monde est concerné par cette remise en question et il attend que chacun en fasse un peu plus et s’approche de son meilleur niveau. Au niveau de la défense, d’abord, qui multiplie les erreurs et est l’une des plus friables de L 1 (7 buts encaissés), après avoir été une des plus solides l’an passé. Au niveau de l’attaque, aussi, avec ces deux misérables buts depuis la reprise. Au niveau du collectif, enfin, qui doit progresser dans le replacement défensif et la récupération du ballon.

« C’est clair qu’on doit se bouger le cul, reconnaît Pancho Abardonado. On vit une période difficile mais c’est à nous de sortir de cette impasse, de nous serrer les coudes, d’accepter les critiques et de tous tirer dans le même sens. Parce que le bilan est plus que négatif. D’autant que, à part Lyon, les autres équipes qu’on a affrontées (Le Mans, 0-1, Nantes, 1-1, Toulouse, 0-1) tirent dans la même catégorie que nous. » « C’est le moment de montrer quelque chose, ajoute Varrault, de stopper cette spirale négative qui, si on ne réagit pas, peut nous amener très vite dans la même situation qu’une équipe comme Strasbourg la saison dernière et d’avoir le comportement d’un groupe qui joue sa peau. »

C’est l’objectif des prochaines semaines, alors que le calendrier immédiat n’est pas franchement de nature à rassurer les Niçois avec deux déplacements de suite, à Bordeaux, qui reste sur deux défaites, et à Troyes (le 16 septembre), guère mieux loti. Mais les quinze jours qui viennent de s’écouler semblent avoir ramené un peu de sérénité. « On a bien bossé, dit Antonetti, et j’ai vu de bonnes choses lors du match amical contre la Côte d’Ivoire (2-3, avec deux buts de Moussilou). Avec l’arrivée de Veigneau et les rétablissements de Kanté et de Koné, qui n’a pas été aussi bien depuis longtemps, j’ai désormais le groupe que je voulais et je crois énormément en lui. » Pourtant, il faut encore s’attendre à souffrir.