Pour le plaisir
Extrait
Football365
Les attaquants niçois ne marquent pas. Ou trop peu. Et ce malgré la qualité des joueurs alignés. Un problème de finition inquiétant. Et si le retour du plaisir à l’entraînement était une solution ?
«
Préférer être bien dans sa peau que sourire. Avoir pendant des mois trimé comme
un fou. Et un soir tout claquer d'un seul coup ... » L’attaque niçoise devrait
s’inspirer de ces paroles d’une chanson d’Herbert Léonard (« Pour le plaisir »).
Or pour le moment, les attaquants niçois ont plutôt le moral en berne et leurs
statistiques sont loin d’être au niveau attendu. Si David Bellion a inscrit
trois buts (dont un doublé) en championnat, Baky Koné n’a trouvé qu’une fois le
chemin des filets, alors que Matt Moussilou lui n’a pas encore marqué. Un bilan
bien décevant qui selon Marama Vahirua ne peut s’expliquer par la qualité des
joueurs alignés : « On a un peu de mal offensivement cette année, c’est vrai. Ca
vient d’un manque de confiance globale. On n’y est pas. Mais quand on a des
joueurs de qualité comme Koné, Moussilou, Bellion et autres… On ne peut pas dire
que c’est le manque de travail ni un manque d’application. »
Alors pourquoi ce déficit chronique depuis le début de saison ? « On ne peut pas
dire non plus que c’est un manque d’occasions. On en a à chaque match. C’est
plus un problème de finition », explique le Tahitien, ancien attaquant
reconverti en milieu de terrain. « Je parle en connaissance de cause. Je sais
comment cela se passe. Autant aujourd’hui rien ne marche, autant demain un
défenseur peut dégager sur toi et le ballon rentre… et voilà la machine est
remise en route. » L’ancien nantais est le plus expérimenté des joueurs en poste
offensif. Il peut donc conseiller les plus jeunes : « J’essaye un peu de les
aider sur ce point là. J’ai connu la même chose. Je sais que ça peut revenir du
jour au lendemain. Ce n’est pas une question de qualité du joueur. C’est juste
une question de mental. »
Vahirua :
« Les gens s’en foutent du temps d’adaptation »
Si le mental est friable, certains semblent plus touchés que d’autres. Arrivé à
l’intersaison après une année difficile à Lille, Matt Moussilou traîne comme un
boulet le montant de son transfert (3,8 millions d’euros). Les supporters
attendaient beaucoup du plus gros transfert de l’histoire du club. Peut-être
trop selon Vahirua : « Quand je vois ce qu’il fait chaque jour à l’entraînement,
c’est vraiment un problème de confiance en soit. Ca s’arrête là. Il n’a pas
beaucoup de temps également. Quand on arrive, on se dit toujours qu’on va avoir
un temps d’adaptation, mais ça c’est bon quand le club marche bien… Les gens
s’en foutent (sic) du temps d’adaptation. Il faut que cela marche tout de suite.
Mais il bosse et il a fait une très bonne rentrée contre Monaco. On sent qu’il a
envie de bien faire. Automatiquement quand on est le plus gros transfert du
club, les gens pointent plus facilement le doigt vers toi. Il a plus de pression
que nous. Mais demain il peut marquer un but important et devenir la star du
club. Ca va tellement vite. »
Pour retrouver la confiance, rien ne vaut le travail à l’entraînement (« Pour
retrouver les automatismes devant le but. Même s’il est facile à mettre, il faut
le mettre. C’est important pour la confiance ») mais aussi la notion de…
plaisir. Une notion qui semble-t-il avait disparu des entraînements ces derniers
temps toujours selon Marama Vahirua : « Cela passe par des petites rigolades de
temps en temps. Il faut travailler bien sûr, mais on peut prendre du plaisir en
même temps. A un moment donné ce n’était que travail, travail et encore travail.
Au bout d’un moment on ne prenait plus de plaisir. Il ne faut pas non plus
confondre. Le football, c’est avant tout un sport. Il faut se ressouder et
prendre du plaisir à se retrouver à l’entraînement. » De là viendra peut-être la
solution miracle…