Le Mans chasse le doute

 

Extrait L'Equipe

 

 

S'ils sont superstitieux, les Manceaux iront dire merci au speaker du stade Léon-Bollée. Pour sa première, l'homme au micro chargé de mettre l'ambiance dans les tribunes leur a porté chance. Sous ses commentaires enjoués, le MUC a tout simplement obtenu une victoire, courte certes, mais qui fait du bien à une équipe qui restait quand même sur une cinglante défaite en match officiel (1-8 à Lyon en mai dernier). « Moi, j'y ai beaucoup pensé, avouait Frédéric Hantz. Mais j'essayais de préserver les joueurs de ce mauvais souvenir. » Emmener le speaker lors de chaque déplacement du MUC peut se révéler difficile. Alors, plutôt que de s'accrocher aux signes du destin, l'entraîneur manceau pourra se reposer sur ce qu'il a vu sur la pelouse: une équipe solide, devant comme derrière, et bien présente physiquement. « Vu les occasions, on aurait même pu faire mieux », remarquait le coach sarthois. Un constat qui s'appuie beaucoup, en fait, sur la première période, où les Manceaux se sont procuré les principales occasions. Une frappe à côté de Romaric (6e), un centre-tir de Bangoura (36e) et, bien sûr, le but de Grafite sur une jolie passe de Matsui (18e). Cela ne veut pas dire pour autant que les Niçois sont passés au travers. Car eux aussi auraient pu se prévaloir d'un but avec davantage de réussite. Bellion, notamment, peut toujours s'en vouloir de n'avoir pas mieux joué le coup lors de son duel devant Pelé, qui se couchait bien sur le ballon à ras de terre, malgré sa grande taille (40e).

«On n'a vraiment pas eu de chance, lâchait un Frédéric Antonetti extrêmement déçu. On a autant d'occasions qu'eux mais on ne les rentre pas. » Il faut pourtant reconnaître que Le Mans s'est montré un ton au-dessus dans la construction du jeu. Une situation d'autant plus surprenante que la maîtrise mancelle est venue principalement d'où on ne l'attendait pas, à savoir de son milieu de terrain. Un secteur affaibli cet été par les départs conjugués de deux cadres, Frédéric Thomas et Yohan Hautcoeur.

Coutadeur impressionne

Dans une nouvelle position de milieu récupérateur qu'il avait certes un peu expérimentée l'an passé -, Romaric a fait des merveilles, bien épaulé en cela par le jeune Coutadeur, impressionnant pour son premier match à ce niveau. « Il ne fallait pas se poser de questions, j'ai joué comme d'habitude », expliquait le jeune milieu pour commenter sa performance. Mais en deuxième période, tout aurait pu basculer. Dès le retour des vestiaires, Rool frôlait la transversale de Pelé sur une grosse frappe à l'entrée de la surface (47e). Moussilou, lui, trouvait les gants du gardien sur une tentative excentrée après un une-deux avec Bellion (50e). « Ç'a été dur jusqu'au bout, reconnaissait Frédéric Hantz. Ce résultat, on le doit aussi à notre défense parce qu'elle a dû tenir le choc alors qu'on a joué avec quatre attaquants. »

En fin de match, les centres devant le but ont fusé, dans un camp comme dans l'autre, mais personne n'était là pour reprendre et sceller définitivement le sort de cette partie. Pendant ce temps, Romaric expédiait un tir violent vers les cages de Lloris (86e), tout comme Loriot (77e). Et Nice, malgré un Moussilou plutôt à l'aise dans sa nouvelle équipe, n'arrivait pas à revenir. Frédéric Hantz a donc réussi sa rentrée et son adaptation tactique. « J'espère faire d'autres matches comme ça », avouait-il. Les Aiglons, eux, espèrent le contraire.