Nice n'y arrive pas
Extrait l'Equipe
Après huit journées,
les Niçois sont derniers avec seulement 4 points. Autopsie d'un début de saison
raté.
Les Niçois reviennent aujourd'hui sur la Côte d'Azur. Depuis trois jours, ils
s'étaient retirés à Saint-Martin Vésubie dans l'arrière-pays pour un stage prévu
de longue date mais qui, vu les résultats, est tombé à pic. Car le Gym, scotché
à la dernière place du classement avec un bilan affligeant (8 matches, 1
victoire, 1 nul, 6 défaites) ne va pas fort. Frédéric Antonetti et ses joueurs
ont eu soixante- douze heures pour resserrer les liens et faire un large tour
d'horizon de ce qui ne fonctionne pas.
Défense friable,
attaquants muets
L'an dernier, Nice possédait la 2e défense de L1 derrière Bordeaux. Aujourd'hui,
le Gym est l'équipe la plus perméable (13 buts encaissés). « On prend trop de
buts casquette », regrette Abardonado, orphelin de Sammy Traoré, et qui na pas
encore trouvé le complément idéal, ni avec Yahia, ni avec Kanté. Ce dernier a le
courage de ne pas éluder le problème. « Je dois faire plus », admet en effet
l'ex-Strasbourgeois. Mais que dire du secteur offensif ? Nice a marqué 6 buts
(seul Rennes a fait pire, 5 buts) par Varrault (2 fois), Ederson (2 fois),
Vahirua et le Valenciennois Grondin contre son camp. Aucun des attaquants ni
Koné, ni Camara, ni Bellion, ni Moussilou na encore débloqué son compteur. « La
performance de nos attaquants est insuffisante, juge Antonetti. Ils sont tous
responsables. Il y a un manque de confiance de leur part mais, dans ce cas, on
doit en faire plus. Il faut être déterminé.»
Des recrues
décevantes
À défaut d'avoir beaucoup recruté (trois joueurs) les dirigeants niçois
semblaient avoir recruté malin : Kanté était censé remplacer Sammy Traoré,
Moussilou devait apporter son physique et son efficacité, et Veigneau sa
polyvalence à gauche. Deux mois plus tard, on reste sur sa faim surtout
concernant les deux premiers. « Ils n'apportent pas ce qu'on attendait deux »,
regrette le président Cohen. « Je n'ai pas envie de faire une fixation sur eux.
C'est trop simple », dit Antonetti, rejoint par Ricort. « Ils déçoivent mais ils
ne sont pas aidés par un groupe où les autres sont en deçà de l'an dernier. Des
joueurs comme Fanni, Balmont ou Koné ne sont pas au top », lâche le directeur
sportif.
Un déficit
psychologique
Forts de leur fin de saison passée (finalistes de la Coupe de la Ligue et 8es du
Championnat à 4 points du 3e), les Niçois se sont-ils vus trop beaux ? Dans ce
cas, ils ne sont pas les seuls. « Ils seront dans les cinq premiers fin
septembre. Je prends les paris », prédisait Frédéric Hantz, l'entraîneur
manceau, avant le match Le Mans - Nice (1-0, 1re journée). Du coup, le Gym na
pas trop compris ce qui lui arrivait avec ce départ raté. « Les matches amicaux
face à Vigo (3-1) et Lens (2-1) avaient été bons, dit Roger Ricort, le directeur
sportif. On était dans la continuité. C'est comme si on avait tous pris un coup
de bâton sur la tête. Les joueurs se sont trouvés confrontés à une situation
qu'ils n'imaginaient pas. Ils étaient partis pour s'éclater et il leur a fallu,
il leur faut encore, changer de registre. On s'attelle tous à la tâche parce
qu'on est tous responsables. »
L'énigme du nouveau
stade
Personne, au Gym, ne prend les difficultés d'édification du nouveau stade comme
une excuse. Mais les problèmes juridiques et l'incertitude qu'ils génèrent
pèsent. « Un élan s'était créé autour du projet. Aujourd'hui, l'affaire traîne
et je suis très pessimiste », indique Maurice Cohen, qui relance l'idée dune
enceinte entièrement privée. En attendant, Nice fait avec les moyens du bord :
un stade du Ray obsolète qui na attiré en moyenne que 12 220 spectateurs cette
saison (17e rang) et un énorme manque à gagner. Encore heureux, l'union sacrée
prévaut. Les supporters, jadis montrés du doigt, sont à fond derrière l'équipe,
comme ça été le cas face à Valenciennes (2-0), et la position de Frédéric
Antonetti n'est en aucun cas affaiblie par les mauvais résultats. « On a
commencé le travail avec lui, on va aller au bout avec lui », assure Cohen.
Un avenir en
pointillé
Pour
l'instant, la situation de Nice est grave mais pas désespérée. Dernier du
classement, le Gym n' a que 2 points de retard sur Troyes, premier non-reléguable,
et 6 sur Lorient, douzième, qu'il accueille dans dix jours. Mais Antonetti a tiré
le signal d'alarme dès la 4e journée et la défaite face à Lyon (1-4). Et c'est
déjà un tournant qui attend Nice ces prochaines semaines. « Les quatre matches à
venir sont capitaux », prévient Ricort. « Notre objectif est clair, poursuit
Cohen. On doit battre Lorient et enchaîner ensuite. Ramener un résultat de
Rennes, un de nos concurrents, et, pour nos supporters, battre l'OM et prendre
quelque chose à Monaco. On sera alors au tiers du championnat et on fera un
bilan. Soit on aura réagi, soit il faudra se mettre des claques et, dans ce cas,
envisager de changer certains trucs au mercato d'hiver. »