Nice rate le coche
L'Equipe
Dominateurs pendant une heure, les Niçois réduits à dix se sont fait rejoindre par Monaco.
Une fois
n’est pas coutume, ce sont les Monégasques qui affichaient le sourire le plus
large hier à la sortie du derby. Ils avaient l’impression de revenir de loin et
ils avaient raison. Car longtemps les Niçois ont fait à peu près ce qu’ils ont
voulu dans cette rencontre. « On a connu une première mi-temps plus que pénible,
constatait Laurent Banide. On était venu pour prendre plus qu’un point mais,
compte tenu du match, c’est un moindre mal. »
« On a fait le spectacle et on a proposé une belle qualité de jeu. Mais, une
fois de plus, les événements nous ont été contraires », répondait Antonetti.
L’entraîneur du Gym fait référence à la blessure de dernière minute de Varrault
(pied), même si Echouafni, son remplaçant, a été remarquable. Il pense surtout à
l’expulsion de Rool intervenue juste avant l’heure de jeu et qui a changé toutes
les données du problème.
Jusqu’alors, les Niçois avaient mené le jeu sous la baguette d’un épatant
Vahirua, avaient collectionné les occasions, par Bellion en particulier (13e,
40e), et avaient été privés d’un penalty pour une main de Dos Santos (26e). Ils
avaient aussi ouvert le score par Laslandes (11e) et maîtrisaient sans mal une
équipe monégasque inoffensive. Mais Rool, repris par ses vieux démons, donnait
un coup de coude dans le jeu à Cufré et M. Poulat sortait illico le carton
rouge. « C’est vrai qu’on devrait savoir faire preuve de davantage de sang-froid
», poursuivait Antonetti, pas totalement persuadé de la culpabilité de son
joueur, qu’il ne voulait donc pas accabler. « Ça ne m’empêche pas d’être
terriblement frustré. Il y avait moyen de faire autre chose. » Et donc de se
projeter quelques points au-dessus de la mêlée.
Au lieu de cela, les coéquipiers d’Abardonado vont devoir cravacher dès la
semaine prochaine à Sochaux. Pendant ce temps, les Monégasques espèrent profiter
de la venue de Troyes pour faire fructifier ce match nul. Certes, ils n’ont pas
été brillants, ratant une nouvelle fois leur entame de match et faisant parfois
office de piquets pour des Niçois inspirés tout au long de la première période.
Mais ils ont su réagir et ont largement profité des circonstances pour réussir à
égaliser grâce à Plasil (80e). « L’expulsion de Rool nous a bien aidés. Ça a été
plus simple de trouver des espaces à onze contre dix et ça a fini par payer »,
reconnaissait Meriem.
Du coup, Monaco continue son bonhomme de chemin et sa moisson de points. L’ASM
n’a perdu que quatre fois depuis l’arrivée de Banide et, si elle bat Troyes dans
une semaine, elle aura les fameux 42 points nécessaires au maintien. De quoi
booster ses ambitions pour la fin de la saison. « C’est sûr que, si on fait
match nul à l’extérieur et qu’on gagne à domicile, on ne devrait pas être trop
mal à la fin du Championnat », glissait Banide avec le sourire. Pour être sûr
d’y parvenir, il faudra aux Monégasques corriger un certain nombre de choses.
Car la réussite ne leur sourira pas à chaque fois de façon aussi nette.