Lille revoit la lumière
Extrait
L'Equipe
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ILLE en a enfin terminé avec son pénible mois de septembre. Pour rester dans le ton des dernières semaines, le LOSC a offert hier à son public une prestation très ordinaire, pour ne pas écrire plus (Tafforeau a parlé d’un « triste match »). Mais cette fois il a gagné, sur une action qui nourrira longtemps les regrets niçois, puisque les Azuréens y ont perdu trois duels en trois secondes avant la seule intervention moyenne de Lloris de la soirée. Ce dénouement plutôt heureux améliore sensiblement le bilan nordiste : le LOSC avait pris un point en trois rencontres de Championnat depuis le début du mois de septembre. Avec quatre unités en quatre sorties, le bilan devient presque présentable.En tout cas, il permet à l’équipe de Claude Puel de rester ancrée dans la première moitié de tableau. Avant les rencontres de ce soir, il émarge même à la 3e place de L 1. « On prend cette victoire avec beaucoup de soulagement », concédait encore Tafforeau. « Il y avait une équipe en pleine confiance et une autre en plein doute, répondait Florent Balmont. Ça s’est senti à certains moments. »
De fait, le dénouement est plutôt cruel pour Nice, qui avait su bloquer Lille et avait les moyens de ramener un point du Stadium Nord. Une semaine après son premier succès de la saison contre Valenciennes (2-0), l’OGCN reste coincé à la dernière place du classement. Et voit arriver la quinzaine de relâche internationale pour bien gamberger sur ce début de saison ratée.
Antonetti s’énerve
Pendant le match, Frédéric Antonetti a d’ailleurs fait valser toutes les bouteilles d’eau qu’il trouvait sur son passage. Après le match, il a préféré ne pas se présenter en salle de presse, pensant peut-être qu’il n’y trouverait pas de fiole à dégommer.
Mathieu Bodmer, lui, n’a pas eu besoin de passer ses nerfs sur quoi que ce soit lorsque son entraîneur l’a remplacé par Nicolas Fauvergue dès la 30e minute. Visiblement courroucé de cette sortie prématurée, le meneur de jeu lillois est sorti sans passer par la case banc de touche, jetant seulement un regard furtif mais glacial vers Claude Puel. « On avait du mal à trouver des intervalles, à trouver Peter (Odemwingie) et Mathieu, à garder le ballon haut » , expliquera ensuite le technicien nordiste.
Après trente minutes, effectivement, l’horizon du LOSC semblait bouché. Incapable de donner de la vitesse au jeu, il s’était alors créé une demi-occasion, avec une frappe en angle, non cadrée, signée Bastos (18e). « C’était super fermé, sans rythme, résuma Tafforeau. Les Niçois étaient venus pour défendre, ils nous ont privés de profondeur, et nous avons manqué de solutions. »
Deux frappes de Bastos (34e) et Odemwingie (44e) viendront garnir le maigre caddie de Lille avant le repos. En face, l’emprise offensive n’était pas plus convaincante, mais des tentatives de B. Koné (24e) et Ederson, dans le jeu (33e) puis sur coup franc (47e) maintenaient Sylva en alerte. En passant de la Ligue des champions au championnat, et de Bollaert au Stadium Nord, le LOSC avait perdu une bonne partie de son allant et de ses idées. Il s’était résolu, au fil des minutes et devant la médiocrité des débats, à attendre l’erreur adverse.
Elle survint à la 68e minute, via un duel perdu au centre du terrain. Deux secondes après, Fauvergue était face à Abardonado. Trois secondes après, Fauvergue était devant Lloris, qu’il trompait d’une frappe du gauche (1-0, 68e). « On savait que le but débloquerait la situation » , expliquera Grégory Tafforeau. Sûrs de leur fait, les Nordistes retrouvèrent en effet une partie de leur football pour finir, face à une équipe moins attentiste. Il fallut certes une dernière envolée de Sylva pour détourner, dans le temps additionnel, une tête de Kanté. Mais, après avoir ouvert le score, le LOSC a paru imperméable au doute. Conclusion de Mathieu Chalmé : « Ce soir, ce n’est pas dans le jeu qu’on a été bons, mais dans l’état d’esprit. »