Extrait L'est Républicain.fr
En infériorité numérique juste avant la pause suite à l'expulsion de Lécluse,
Nancy a tenu le 0-0 contre Nice. Les hommes de Correa sauront se contenter de ce
résultat nul.
Comment débloquer un match de foot qui ressemble à un jeu d'échecs ? Comment
débrider une rencontre équilibrée tactiquement mais largement dominée par l'ASNL
au niveau des occasions à la pause (frappe de Biancalani dans le petit filet à
la 12', tête d'André Luiz sur un coup de pied arrêté de Sarkisian à la 14',
reprise de Berenguer à la 28') ? Comment enflammer une partie loin d'être
brûlante malgré quelques gestes flamboyants du Brésilien Kim ?
On se posait ces questions, hier, juste avant la mi-temps de Nancy-Nice quand le
trio Laurent Duhamel-Cédric Lécluse-Bakari Koné nous apporta la réponse. Le
premier nommé, l'arbitre, exclut logiquement le défenseur de l'ASNL, coupable de
deux interventions trop musclées (42', 44') sur le troisième lascar, l'attaquant
de l'OGCN.
La seconde charge de Lécluse sur Koné parut d'autant plus rude que, s'ils
faisaient de la boxe, les deux footballeurs ne boxeraient pas vraiment dans la
même catégorie. Le Nancéien d'1m85 serait chez les lourds, le Niçois d'1m63 chez
les coqs. Imaginez un peu Tyson face à Asloum... « Je ne conteste pas mon carton
rouge » dira le fidèle stoppeur au chardon après la douche, « Mais c'est sûr
qu'un duel aérien entre un gars de ma taille et un joueur d'1m20 (sic) peut
impressionner. Ça fait pied haut alors que ça aurait pu donner pied moyen devant
quelqu'un d'autre ».
En tout cas, après l'expulsion de Lécluse sorti du terrain sous les
applaudissements de Picot (c'est à signaler vu les frictions de la saison
dernière), le match s'emballa réellement. Les fans lorrains, toujours aussi
nombreux (17.459 spectateurs), se mirent alors à repenser à l'happy-end vécu en
2004 à l'occasion du fameux Nancy-Troyes gagné à neuf par l'équipe de Pablo
Correa.
Des circonstances
défavorables
La réalité freina toutefois l'optimisme des rêveurs quand, dès le retour des
vestiaires, Koné faillit se venger et lorsqu'une parade décisive de Bracigliano
devant Balmont, suite à une mauvaise relance d'André Luiz (57'), empêcha les
Aiglons d'ouvrir le score. Revenus à un système à quatre défenseurs sans
Lécluse, les Nancéiens, eux, participèrent à la hausse du rythme grâce à
Biancalani auteur d'un tir hors-cadre (58') ou encore grâce à Berenguer qui arma
à la Roberto Carlos un coup-franc d'une trentaine de mètres également au ras du
poteau de Grégorini (61').
A ce moment-là, on sentit la rencontre susceptible de basculer d'un côté comme
de l'autre. L'OGCN se procura deux énormes occasions par Bagayoko (68') puis
Roudet (84'). Mais Gennaro Bracigliano donna raison à ses dirigeants lui ayant
prolongé samedi son contrat jusqu'en 2010. A chaque fois, le gardien s'interposa
avec une classe digne de la super forme de Grégory Coupet. « J'en ai marre de
tomber sur des goals adverses qui terminent ''homme du match'' » glissera le
coach azuréen Frédéric Antonetti en salle de presse.
L'ASNL, quant à elle, aurait pu marquer sur un centre de Zerka proche d'être
repris par Sarkisian (82'). Reste qu'il n'y a pas de regrets à éprouver. Parce
que la bande à Diakhaté a tenu le 0-0 dans des circonstances loin d'être
favorables, à dix contre onze, à l'occasion d'un troisième match disputé en huit
jours (Paris, Sochaux, Nice) et avec un secteur offensif amoindri par le forfait
de Kroupi et les soucis physiques de Curbelo dont la titularisation, hier, n'a
été décidée qu'à une heure du coup d'envoi après un essai pour tester sa
cheville endolorie.
« Durant mon enfance » confie l'entraîneur de l'ASNL, « Mon père, élevé à la
vieille école, m'a souvent dit : ''Quand tu ne peux pas gagner un match, tu fais
le maximum pour ne pas le perdre'' ». Les conseils de papa Correa ont apporté un
bon point à l'ASNL hier. Un nul d'autant plus intéressant que les six derniers
du classement ont été battus lors de la 13e journée.