Nice veut maintenir le cap

 

Extrait France Football

 

 

«Ciao, la girafe ! » Les vannes ont fusé, samedi, à l'issue de l'entraînement. Evidemment, le départ au PSG de Sammy Traoré, débarqué de Créteil dans le plus grand anonymat à la fin de l'été 2002 et devenu l'un des piliers de la défense niçoise après avoir longtemps appris le métier sous le costume d'homme-protée, n'a laissé personne indifférent. Mais nul, dans le groupe, n'a fait grief au grand Sammy, né à Créteil il y a trente ans, d'avoir saisi la perche tendue par le club de la capitale. « Mon " frère " s'en va, je suis triste, et il le sait, avoue Pancho Abardonado. Nous accueillerons et aiderons celui qui le remplacera comme nous le faisons pour tous les nouveaux. En dépit de cette page qui se tourne, on vient de vivre une reprise très sympa. Il est vrai que nous nourrissons beaucoup d'ambition pour la saison.  »

Comme son partenaire, Florent Balmont fait confiance à sa direction pour améliorer l'effectif mais promet d'être attentif à ses efforts. « Je m'éclate ici. Mais neuf départs de pros pour une seule arrivée, cela fait réfléchir », avance le milieu de terrain, orphelin de Sébastien Roudet, parti gagné du temps de jeu à Valenciennes. Véritable poumon du Gym, qui ne laisserait pas insensibles Lens et Paris, l'ancien Gone se montre toujours en phase avec un projet sportif niçois dont il attend cependant qu'il prenne du corps. Dans un mercato longtemps assoupi, Nice n'a pas troublé la torpeur ambiante. Il est vrai qu'avec l'engagement définitif, au printemps, de David Bellion et d'Ederson, avec l'acquisition de Drissa Diakité et la nouvelle campagne de prolongation des cadres (Abardonado, Fanni, Vahirua), le club avait déjà bien avancé ses devoirs de vacances.

De plus, forte d'un parcours 2005-06 fait de tâtonnements au démarrage et d'une sacrée montée en puissance ensuite (3e sur la phase retour), et de son meilleur classement du dernier quart de siècle, la maison rouge et noir se refuse à bouleverser un ensemble devenu très cohérent au fur et à mesure de son apprentissage de la méthode Frédéric Antonetti. Continuité et stabilité, dans le cadre d'un budget bien géré (27 M€), sont d'ailleurs les maîtres mots des décideurs azuréens, qui ont, pour l'heure, juste engagé le Lillois Mari Moussilou pour remplacer, poste pour poste, Mamadou Bagayoko et qui ont donné une année à Ibrahim, le plus jeune des frangins Touré (Kolo, le défenseur d'Arsenal, et Yaya Gnégnéri, le milieu de l'Olympiakos), pour se faire un prénom au soleil. Il leur reste à boucler le dossier du successeur de Traoré, transféré pour 1,5 M€ à Paris. Jérémie Bréchet, qui se morfond à la Real Sociedad après un passage discret à l'Inter Milan, aimerait bien rentrer au pays. Une offre de 1 million d'euros aurait été transmise au club basque par le Gym, qui garderait également un oeil sur le Strasbourgeois Cédric Kanté et sur l'étranger (Amérique du Sud, République tchèque). Un latéral gauche (Veigneau ? un étranger ?), voire un milieu supplémentaire pourraient venir étoffer un effectif qui a repris le boulot sans aucun dépaysement. L'ancrage dans la première moitié de tableau, objectif de la saison, nécessitera un nouveau coup de reins de la part d'un Gym qui, sous peu, devrait avoir en point de mire de son camp d'entraînement les grues du chantier de construction du futur grand stade.

Loin des nouvelles affaires de corruption présumée qui secouent depuis quelques jours une ville de Nice à peine remise du marché truqué du grand Ray (mars 2003), des soupçons sur le tram (avril 2005), le dossier du prochain nid des Aiglons (32 000 places couvertes à Saint-Isidore) avance apparemment sans à-coups (permis de construire espéré dans le courant de juillet).

Extrait du dossier spécial reprise de France Football du 27 juin 2006