La tête est solide aussi
Extrait Le progrès
Souvent malmenés par les Niçois, les Lyonnais ont trouvé les ressources pour
revenir dans le match grâce à un état d'esprit assez exceptionnel
Ballottés, repoussés, inquiétés, menés, mais toujours vivants. Une fois encore, les Lyonnais ont su revenir dans un match qui semblait mal engagé. Les kilomètres parcourus au stade Bernabeu mercredi avaient quand même fait leur effet, et les olympiens durent alors faire appel à un mental hors catégorie pour rester invaincus. « Il faut dire bravo aux joueurs. Car cette performance intervient trois jours après une autre performance à Madrid. On était conscient que ce serait difficile physiquement mais aussi sur le plan du jeu, mais on a su oublier notre première période durant laquelle nous n'avions pas donné le meilleur de nous-mêmes », a concédé Gérard Houllier qui a apprécié particulièrement ce « fighting spirit » à la sauce lyonnaise.
C'est un fait, Nice avait préparé son coup, avec un trio au milieu, Balmont,
Echouafni, Rool, taillé sur le mode pitbull. « L'agressivité de l'adversaire
nous a un peu gênés, mais Lyon ne lâche rien et l'a déjà prouvé. Les joueurs
étaient conscients que le but était arrivé sur une succession d'erreurs. Mais en
deuxième période, ils ont aussi joué pour Lamine sérieusement blessé, et aussi
par rapport à leur jeu qui n'avait pas été satisfaisant. Les joueurs ont encore
montré qu'ils avaient du tempérament. Hier soir, la tête a emmené les jambes. «
Il faut reconnaître que Nice a su jouer, et qu'il nous restait alors nos
qualités mentales, car sur le plan du foot, ce n'était pas le soir de Djila, ils
ont bien joué le coup sur moi », admettait Diarra, rejoint par le capitaine
Claudio Caçapa, aux forces décuplées au stade du Ray : « on a encore démontré
cette envie de ne pas perdre.
C'est ce qui est formidable, on n'a pas d'angoisse particulière quand on est
mené ».
La volonté de l'OL a forcé l'admiration du côté niçois. Eric Roy ancien lyonnais, et directeur du marketing de l'OGC Nice, bien installé dans les tribunes était assez admiratif. « Nice a vraiment fait un super match, mais il n'y a pas moyen de battre Lyon. Il se dégage de ce club une force assez incroyable, un mental de compétiteur absolu », confessait-il. Le président Jean-Michel Aulas, lui, délivre sa petite explication sur les forces mentales des joueurs : « il y a chez nous un formidable projet de club. On a vingt à vingt-cinq joueurs taillés pour faire du haut niveau. Le projet est de rafler un cinquième titre d'affilée et d'aller très loin en champion's league. Et l'on constate en fait que les joueurs s'approprient le projet. Quand on les voit lutter pour égaliser et gagner, on ne peut être qu'admiratif et cela signifie que l'institution parvient par les moyens qui sont mis à disposition à sensibiliser les hommes sur la besoin de réussir ». Nice pensait réellement que cette soirée serait la sienne.
« Je suis déçu pour mes joueurs, mais on a joué aussi contre l'une des plus
grandes équipes d'Europe, et j'ai pu constater à quel point Lyon avait de la
volonté », mentionnait Frédéric Antonetti. Quand les inspirations sont plutôt en
berne, que les jambes ne sont pas forcément prêtes à aller au-delà de certaines
limites, et que le scénario semble contraire, le mental se met alors en alerte
côté lyonnais. Pour tenir le coup dans le fief bruyant du stade du Ray, il
fallait faire appel à une autre valeur : l'esprit d'équipe. Avec sa tête bien
faite, Lyon peut se satisfaire de ce titre de champion d'automne, avant de viser
plus haut.