Traoré, l’arrière qui monte

 

Extrait L'Equipe

 

 

Sammy Traoré reste sur une belle série de trois buts consécutifs contre le Paris-SG (à l’aller, le but a cependant été attribué à Rozehnal contre son camp, le Tchèque déviant le coup de tête de l’arrière niçois), dont deux cette saison. Avec ceux inscrits à Toulouse (2-0, 2e journée), puis face à Sochaux (1-2, 3e journée), le défenseur international malien est le deuxième meilleur buteur de l’OGC Nice avec trois buts.

« Bagayoko me fait un peu de concurrence », sourit-il. L’attaquant, Malien lui aussi, en compte quatre. Mais les deux réalisations de Traoré contre le TFC et le PSG ont directement ajouté six points dans l’escarcelle niçoise. Frédéric Antonetti dévoile le secret de la réussite : « Nos défenseurs centraux montent sur tous les coups de pied arrêtés. Sammy est bon de la tête, ce que j’appelle “le plus” pour un défenseur. On travaille beaucoup ces phases de jeu à l’entraînement parce que l’équipe se procure beaucoup de coups francs. » « Lorsque nous faisons des séances devant le but, je m’en tire bien. Dans la surface de réparation, c’est à l’instinct », détaille Traoré (29 ans), également préposé aux penalties. S’il a inscrit neuf buts en 101 matches de L 1 sous le maillot niçois, Traoré n’a pas toujours eu cette réussite puisque, pour un nombre identique de rencontres à Créteil, il n’avait jamais fait trembler les filets. Sa polyvalence, largement utilisée par ses entraîneurs précédents, ne l’a pas aidé à trouver ses repères. « J’ai été formé dans l’axe, alors évoluer milieu droit comme c’est arrivé la saison dernière, ce n’était pas évident. » Pour Antonetti, la position de Traoré, dans l’axe de la défense, sonne comme une évidence. « Il a tout de l’arrière central de très haut niveau, dit l’entraîneur corse. On a beaucoup misé sur lui. Il fait partie des joueurs sur lesquels on se repose, même si ça lui arrive encore de manquer parfois de concentration . » Ses qualités physiques, en revanche, ne souffrent aucune contestation. Les 192 centimètres affichés sous la toise ne poussent pas le ballon au fond des cages adverses par enchantement. « Le jeu aérien, ça se travaille, argumente-t-il. On dit souvent que les grands ont cette faculté à sauter mais il ne faut pas se relâcher. »

À l’heure où les Aiglons se déplacent à Saint-Étienne, on imagine Antonetti satisfait de la non-qualification du Mali pour la CAN. Le scénario échafaudé par Sammy Traoré – « une victoire, pour faire plaisir à l’entraîneur et prendre une revanche sur la défaite subie à l’aller (0-1) et moi marquant le but victorieux » – semble donc réalisable.