Que de regrets
Et à la fin, Lyon ne perd pas
L'Equipe
Lyon ne s'en sastifera
pas. Mais c’est déjà une première levée dans la moisson annuelle espérée : l’OL
est champion d’automne. Cela ne rassasiera évidemment pas les appétits de cette
équipe aux ambitions démesurées. Dans la foulée de son nul Madrid (1-1), et une
semaine après sa victoire devant Troyes (2-1), Lyon a réédité sa « spéciale » à
Nice (1-1) : revenir au score après avoir été mené. Cette habitude ne le quitte
plus et pour la neuvième fois de la saison, il lui a fallu cravacher avant
d’empocher ce point qui lui permet de rêver encore à une saison vierge de
défaites.
Même s’ils ne l’évoquent pas en externe, les joueurs n’ont pas abandonné l’idée
de toucher le bout du bout sans le moindre échec. L’OL n’a cependant pas aligné
un huitième succès consécutif en Ligue 1, mais ce n’est pas l’essentiel à
l’heure des bilans. Tout semble pousser dans le sens de l’histoire olympienne.
Malouda sait tout
faire
Car Nice, par Baky Koné, eut une occasion en or de prendre un avantage net en
deuxième période. Mais le lutin ivoirien vit alors surgir dans ses pieds un
Coupet félin, impérial (59e). « Ce fut le tournant du match, » avoua Gérard
Houllier, l’entraîneur. Un tournant remporté par « l’un des meilleurs gardiens
du monde » , dixit Antonetti, ébloui par le gardien international.
Lyon a su une nouvelle fois batailler et repousser l’adversité. Plus ennuyeux :
le champion de France a perdu en cours de route Diatta puis Berthod.
Deux sorties prématurées qui auraient pu créer des soucis : elles ne firent que
gonfler la volonté lyonnaise et confirmer que Malouda, tour à tour milieu,
latéral droit puis latéral gauche sur la fin, possède des qualités physiques (et
techniques) phénoménales. Gérard Houllier demanda même à ses hommes, menés à la
mi-temps, de remporter le deuxième acte pour Diatta, dont la gravité de la
blessure n’était pas encore connue.
L’entraîneur verra certainement dans cette rencontre un condensé de sa saison et
se réjouira d’avoir un tel groupe sous la main. Sidney Govou ne devait pas être
heureux de débuter sur la banc. Sa réponse ? Une égalisation pleine de hargne
sur une balle renvoyée par Grégorini. Lyon aura su garder sa lucidité, même
quand Nice sut hausser l’impact physique et sortir une deuxième période de très
haut niveau.
Nice aura l’impression, comme Nancy, Ajaccio, Strasbourg avant lui, d’avoir été
bien près de tomber le leader invaincu. Inconsciemment (ou consciemment), les
équipes jouent aujourd’hui le match de leur saison contre l’OL. Elles ont
ensuite du mal à rééditer ces performances. Là se situe la force de Lyon :
quelle que soit la valeur de l’opposition, ses joueurs gardent la même envie de
vaincre, le même refus de la défaite.
Nice montra pourtant à la France du football la voie à suivre : en choisissant
d’évoluer avec deux attaquants et un milieu de terrain harceleur, fort au
pressing, les Azuréens affirmèrent très tôt une emprise physique sur le match.
L’alliance entre la puissance de Bagayoko et la vitesse de Baky Koné, au talent
indéniable mais au rendement encore insuffisant, sembla surprendre les
champions, assez apathiques au milieu, à l’image de Diarra notamment. Ce fut
d’ailleurs une perte de balle du Malien qui occasionna un faute de Berthod sur
Balmont et provoqua un coup franc.
La suite fut entièrement au crédit des Niçois : Bagayoko se démarqua dans la
surface pour reprendre de la tête le centre de Rool dans la lucarne (1-0, 21e).
Si Wiltord, par intermittence, et Malouda, très accrocheur, laissaient planer
quelques dangers, ils ne mettaient guère Grégorini au supplice en dépit d’une
tête de Juninho (13e,) et une frappe à l’entrée de la surface de Malouda (38e).
Dans ces moments-là, Nice proposa un style talentueux basé sur la vitesse de ses
enchaînements, laissant les Lyonnais à leurs interrogations, et à leur talent.
Car il en fallait à Coupet pour remporter son duel face à Koné. Ce fut le
déclencheur d’une deuxième mi-temps folle qui voyait enfin Tiago prendre une
part prépondérante au jeu, et Malouda insuffler une puissance physique rare.
Éprouvés physiquement, les Niçois reculèrent. Malouda trouva alors Wiltord dans
la surface. Le centre de ce dernier était contré par Traoré : Grégorini
dégageait en catastrophe sur Govou qui égalisa (1-1, 76e). Sur la fin, l’OL
sembla en mesure de chiper la victoire mais il lui fallut se méfier des contres
des Niçois. « Le seul ennemi sera nous-mêmes, » glissa Gérard Houllier. Et ce
danger est actuellement très limité…
Regrets dans le résultat mais pas dans la forme
Latérale Nissart
Les niçois, pourtant très moribonds depuis quelques semaines, ont réussi un match presque parfait face aux lyonnais.
Les niçois ont failli faire tomber cet ogre lyonnais...Il fallut un but de Govou pour éviter la première défaite aux Gones en championnat.
Un but qui fit sombrer les niçois pendant quelques minutes avant de repartir de plus belle dans les dernières secondes de la rencontre.
Doit-on être satisfait de ce point du match nul?
Non, car on méritait largement mieux...
On regrettera que ce match nul ne soit pas le match "référence" tant attendu.
Mais que le gym a bien joué!
Que le gym s'est bien battu!
Que le gym s'est accroché!...
Que le gym nous a fait plaisir!... Un plaisir oublié depuis des semaines...
Malgré ce résultat, on peut entrevoir des jours meilleurs si les niçois gardent cet état d'esprit dans le futur.
Un état d'esprit qui était notre marque de fabrique lors des précédentes saisons.
Pour finir, F. Antonetti affirmait avant le match: Le tout, je le rappelle, est de sortir sans regret" . Des regrets il y en a eu dans le résultat mais sûrement pas dans la forme.