Extrait L'Equipe
Les niçois ont le chic
pour manier le paradoxe. C’est quand ils sont le moins bien dans le jeu qu’ils
s’imposent au stade du Ray. Leur première victoire à domicile, la seule
jusqu’alors, ils l’avaient obtenue contre Le Mans (1-0), sur une but assez
improbable, profitant que Bonnart était blessé dans la surface et couvrait tout
le monde pour marquer. Leur deuxième succès, ils l’ont acquis hier à l’issue de
leur match le plus laborieux, face à une équipe d’Auxerre que tout le monde a
vue bonne, sauf son entraîneur. « On n’avait envie de rien, dit curieusement
Santini. Ni de faire un bon match ni de gagner, donc je n’ai pas à être déçu.
J’espère simplement qu’on ne le regrettera pas, car deux rendez vous délicats
nous attendent devant le PSG puis à Saint-Etienne. » Une analyse qui ne fait un
tabac dans les rangs auxerrois. « C’est lui qui dit ça. C’est son avis mais ce
n’est pas mon impression, réplique Lachuer. Si on n’avait pas eu d’envie, on ne
se serait pas créé des occasions. Les opportunités de marquer, on les a eues. »
Le capitaine fait référence à cette frappe de Benjani - hors jeu - sur le poteau
(21e), à cette intervention suspecte de Tchato (55e) et à cet échec de
Kahlenberg (60e) profitant d’une mésentente entre Grégorini et Abardonado. Des
occasions qui répondent à celles du Gym, un coup franc de Rool (27e) et trois
frappes de Koné (28e, 29e et 30e). « C’est quand même nous qui avons eu les
occasions les plus franches, constate Antonetti. Mon équipe était crispée. D’une
part parce qu’elle doute à domicile et d’autre part à cause de ce match à huis
clos. On se serait cru dans un cimetière. Le foot, c’est pour donner du plaisir
aux gens et ça n’était pas le cas ce soir. Mon seul plaisir à moi, ce sont les
trois points et le fait qu’on n’ait rien lâché derrière le but. » Un but acquis
sur coup franc par l’ancien Nantais, très peu utilisé ces derniers temps. «
C’est dur pour moi de trouver une place dans cette équipe. Alors forcément, je
suis content. Ce n’est pas le tout de marquer des buts, encore faut-il marquer
des buts importants. Celui-là l’est, je crois. On avait travaillé cette semaine
parce que le coach pensait que ça pouvait se jouer là-dessus. C’est un de mes
points forts. » Voilà le Gym qui remonte au classement - alors que l’AJA perd
une place - et se relance. Dans un contexte très particulier, il lui fallait
enfin accrocher des points à domicile. Si tout n’a pas été parfait, c’est une
bonne base de travail pour les semaines qui s’annoncent.