L'Equipe
"Un but d'anthologie." C'est avec beaucoup d'ironie et un peu de malice que Frédéric Hantz décrivait, mercredi soir, le but décisif du Niçois Bagayoko, qui a permis à l'OGCN de battre Le Mans (t-0). Pas un but de gentleman mais un but sur lequel l'arbitre de la rencontre, M. Kalt, n'a rien trouvé à redire.
Flash-back. Sur un corner côté droit, le gardien du MUC, Yohan Pelé, rate un peu sa sortie. Koné, au deuxième poteau, centre pour Varrault dont la reprise file sur Bonnart. « J'ai pris le ballon là où il ne faut pas », explique le capitaine sarthois, qui s'écroule devant la ligne de but. Le Mans récupère la balle et entame une contreattaque, interceptée par Fanni. Le défenseur niçois lance Koné et Bagayoko, que tout le monde pense hors jeu. Mais Bonnart, toujours à terre, couvre les deux Niçois et Koné trouve Bagayoko pour l'unique but de la rencontre, tandis que Bonnart « ouvre à peine les yeux ».
Mercredi soir, l'entraîneur manceau préférait la thèse de la culpabilité partagée : « Sur ce coup-là, tout le monde est coupable, à commencer par nous. On aurait dû taper en touche. » Des déclarations que Florent Balmont trouve « fair-play ». « On joue bien le coup, c'est vrai, continue le milieu défensif niçois, mais il n'y a pas eu un manque de fair-play de notre part. Sur l'action, les Manceaux voient bien que leur joueur est à terre et ils se lancent dans une contre-attaque. S'ils avaient mis la balle en touche, il n'y aurait pas eu de discussions possibles. En même temps, si on avait pris un but comme ça, on aurait les boules... »
Bonnart : « On aurait dû dégager le ballon »
Ce que confirme Frédéric Antonetti, l'entraîneur azuréen: « Ce but ne me choque pas mais je reconnais qu'il est malheureux pour Le Mans. » Le buteur, Mamadou Bagayoko, plaide, lui, la légitime... attaque « C'est sur la passe de Koné que je découvre un Manceau à terre. J'ai été surpris de ne pas être stoppé par l'arbitre car je pensais être hors jeu. Dans les dix derniers mètres, on est obligés d'aller jusqu'au bout de l'action, sans états d'âme. Peut-être que si l'action s'était déroulée plus loin du but on aurait pu l'arrêter. Mais si notre adversaire a relancé, c'était quand même pour nous mettre en danger. Il aurait dû mettre en touche. C'est une erreur de sa part. Ce n'est pas le plus beau but mais il est très important. »
Remis de ce sale coup, Laurent Bonnart n'a « pas de regrets ». « L'attitude des Niçois n'a pas été forcément très correcte. Mais, dans la même situation, on aurait peut-être fait la même chose. On aurait dû dégager le ballon au lieu de remonter la balle. Mais l'arbitre aurait pu arrêter le jeu et les Niçois mettre la balle en touche. »
M. Kalt, mis en cause sur ce but, comme ses assistants, n'a d'abord pas vu que Bonnart restait au sol. « Je suivais l'action du Mans, explique l'arbitre de la rencontre, et dans un premier temps, je ne vois pas le joueur blessé. Après, je me vois mal arrêter l'action dangereuse niçoise alors que Le Mans avait remonté le ballon en contre-attaque. Si je devais siffler, c'était tout de suite après le tir niçois. »