Extrait L'Equipe
Les Niçois, qui
accueillent Auxerre à huis clos, se plaignent régulièrement de l’arbitrage.
« C’est quand on arrive sur la pelouse que ça fait drôle. Mais, dès
l’échauffement, onne faitplus attention à l’environnement. La seule différence,
c’est que ça résonne et qu’on s’entend crier. »
Au sein de l’effectif niçois, Anther Yahia est le seul joueur à avoir déjà
disputé un match à huis clos, la saison passée, lors de PSG-Bastia (1-0),
disputé dans un Parc des Princes vidé de ses spectateurs. La même atmosphère, la
même quiétude escorteront son entrée sur le terrain, ce soir au stade du Ray,
puisque les hommes de Frédéric Antonetti (et ceux de Jacques Santini) seront
privés de soutien populaire, le club azuréen ayant été sanctionné par la Ligue
suite au comportement d’une partie de ses supporters à l’issue de Nice -
Saint-Étienne (0-1), certains d’entre eux s’en étant pris à leurs homologues
stéphanois regroupés de l’autre côté du terrain.
« C’est une sanction sévère », juge aujourd’hui l’entraîneur des Aiglons. Une
sanction qui, lors du verdict, avait fait bondir Maurice Cohen, le président,
avant qu’il ne choisisse de ne pas faire appel. « On jouera ce match à huis
clos, disait-il dernièrement. Je n’ai pas envie que la punition soit encore
augmentée en appel. »
À Nice, depuis le début du championnat, on a en effet la pénible impression
d’être mal aimé ou, tout du moins, de payer au tarif fort une série de petites
injustices. Car l’histoire du match à huis clos, un évènement rarissime il est
vrai, ne fait que s’ajouter à quelques décisions arbitrales qui n’ont pas fait
l’unanimité. « On va encore dire que je suis parano, dit Antonetti, mais tant
pis. J’ai des exemples précis. »
Antonetti : « On n’a pas l’influence de certains clubs »
Et l’entraîneur du Gym de revenir sur trois rencontres. D’abord celle de la
semaine dernière, à Lens (2-2), où Nice a été privé en fin de match d’un penalty
indiscutable. Ensuite celle face à Saint-Étienne (0-1, 6e journée), où un
penalty en faveur de Nice, pour une faute de main de Z. Camara, puis une
expulsion stéphanoise concernant Ilunga, ont été oubliés. Enfin, celle face à
Sochaux (défaite à domicile 1-2, 3e journée), où un penalty et une expulsion de
Balmont avaient sanctionné une faute de main de l’ancien Lyonnais totalement
imaginaire.
« À la longue, ça fait beaucoup. C’est une histoire qui devient énervante, dit
l’attaquant niçois Mamadou Bagayoko. C’est dur, alors que certaines équipes
paraissent avantagées. C’est chiant parce qu’avec quatre ou cinq points de plus,
on ferait d’une saison moyenne, une très bonne saison avec une place dans les
cinq premiers. »
Frédéric Antonetti, non plus, n’apprécie pas. « On dit que les erreurs
d’arbitrage font partie du jeu et qu’elles s’équilibrent sur la saison. Moi,
j’attends que pour nous ça s’équilibre. Si c’est le cas, je le dirai
franchement. Mais pour l’instant, on est bien obligé de constater qu’on perd des
points de façon injuste. On est un petit du championnat, on n’a pas l’influence
de certains clubs ni de certaines personnes et je vois certaines choses,
notamment concernant les clubs sudistes. Je regarde six matches par journée,
j’en ai donc vu soixante six jusqu’à présent, et les seules fois où les arbitres
assistants sont intervenus, c’était pour annuler des penaltys sifflés en notre
faveur par l’arbitre central contre Sochaux et Saint-Étienne, et pour faire
retirer un penalty contre nous face à Sochaux. Tout ça, c’est du concret, et
personne ne peut nier que ça fait beaucoup. »
Aucun Niçois ne le nie, même si tout le monde n’a pas tout à fait la même
approche du problème. Ainsi, Olivier Echouafni, capitaine la semaine dernière à
Lens, est-il le premier à reconnaître que l’enchaînement des décisions
arbitrales est pénalisant. Mais il ajoute aussitôt « que c’est un fait de jeu,
que Nice doit avant tout se pencher sur ses propres carences, offensives en
particulier, et que si le Gym concrétisait seulement la moitié des occasions
qu’il se crée, personne ne parlerait plus des erreurs d’arbitrage. »