Paris s'effondre encore

 

Extrait L'Equipe

 

 

Comment espérer accrocher le wagon de la Ligue des champions lorsqu'on est incapable de prendre le moindre point à Nice en deux rencontres, déjà vainqueur à l'aller (2-1) ? Hier soir, les Parisiens ne se posaient pas encore cette question. Ils préféraient se plaindre d'un coup de sifflet descendu des tribunes après un corner et qui paralysa la défense, croyant fermement qu'il avait été donné par l'arbitre, Monsieur Duhamel.

Le défenseur niçois Sammy Traoré, lui, fit la sourde oreille et plaça un coup de tête dévastateur (1-0, 88e). Il restait alors deux minutes à jouer et les illusions de Paris s'évaporaient. Le PSG concédait au stade du Ray sa première défaite depuis dix-sept ans.
« C'est une grande injustice », lança Guy Lacombe. Selon l'entraîneur parisien, cette nouvelle défaite à l'extérieur en L 1, la deuxième en deux matches sous son règne, n'avait rien à voir avec celle concédée à Toulouse (0-1), dix jours plus tôt. « Au niveau de l'état d'esprit, on est en net progrès, et je peux dire un grand bravo à mes joueurs. » Son équipe rétrograde pourtant à la cinquième place et voit l'écart avec le deuxième, Bordeaux, se creuser. Il était d'un point fin décembre, il est désormais de cinq. « Il n'y a rien d'irrémédiable, reprend Lacombe. Il ne faut pas se focaliser là-dessus, mais sur le jeu. C'est le jeu qui nous permettra de gagner des matches. »

Blayau refuse de s'exprimer

Les missions confiées au nouvel entraîneur parisien tardent néanmoins à se matérialiser. Le président, Blayau, qui a refusé de s'exprimer hier soir, l'avait choisi à la trêve pour que le PSG devienne plus efficace à l'extérieur et accroche la deuxième place, directement qualificative pour la Ligue des champions. Même si Paris a eu la plupart du temps le contrôle du ballon face à Nice, il y a, de toute évidence, un net retard à l'allumage. Hier, Paris était pourtant convaincu detenirson premier point de l'année à l'extérieur. Et si la tête de Pancrate, en première période, n'avait pas buté sur le poteau de Grégorini, le scénario aurait probablement été différent.
Il s'agissait là de la seule occasion parisienne du match, pour ne pas dire de la seule occasion d'un match bien fade. Jusqu'à ce but controversé, à deux minutes de la fin du temps réglementaire, sur lequel la défense parisienne n'est pas exempte de reproches. Yepes lâcha complètement Traoré alors que Letizi sembla à l'arrêt. « Mais j'entends un coup de sifflet, plaidera le défenseur colombien. Je pensais que l'arbitre allait faire retirer le corner. Je lui ai demandé, il m'a répondu que ce n'était pas lui... » Une version confirmée par Modeste M'Bami : « Même Sammy reconnaît que quelqu'un a sifflé. » Oui, mais Traoré ne s'est pas arrêté.

Nice, du coup, arrache sa deuxième victoire de la semaine, après celle devant Bordeaux en Coupe de la Ligue (2-1, a.p.), et s'éloigne de la zone de relégation. « C'est une belle semaine », lâchait Frédéric Antonetti, même s'il avouait qu'un « nul aurait satisfait les deux équipes ».Il se félicitait tout de même de « la maturité » dont faisait preuve la sienne depuis quelque temps. Face au PSG, elle ne s'est jamais vraiment montrée dangereuse, mais elle a su patienter, laisser le monopole du jeu à l'adversaire après la pause et le maintenir à distance de sa surface de réparation.

Incapable d'accélérer passée la ligne médiane, Paris a donc une nouvelle fois affiché ses limites. Les tirs désespérés de vingt mètres de Pauleta (20e, 61e) les illustraient. « Mais vous n'allez pas dominer Nice comme ça, expliquait Lacombe à la fin du match. Il faut d'abord penser à être solide défensivement et je pense qu'on l'a été. Elles ne sont pas nombreuses les équipes à avoir fait chuter Nice ici. » Elles sont quatre (Sochaux, Marseille, Bordeaux, Saint-Étienne), soit une de moins que celles qui y sont tombées. L'argument a peu de poids. Comme Paris lorsqu'il ne joue pas au Parc.