Ouest France
Depuis leurs
retrouvailles avec l'élite en 2002, les Niçois avaient pris l'habitude de faire
de leur stade du Ray une citadelle imprenable. Ils y ont déjà perdu deux fois et
pas encore gagné cette saison. Nice veut revenir à ses valeurs de combat
physique qui faisaient sa force à domicile. Pour répondre à ce défi, Frédéric
Hantz a décidé d'apporter du sang neuf.
Le 17 janvier 2004, le Muc 72 mettait fin à 1 an d'invincibilité niçoise à
domicile. Le déplacement au stade du Ray était d'ailleurs redouté de tous les
pensionnaires de Ligue 1 ces trois dernières saisons, exception faite de Lyon.
Nice a concédé 7 défaites dans son chaudron en trois saisons, dont trois aux
Gones. Mais voilà l'ère Gernot Rohr évanouie, une certaine manière de recevoir a
disparu de la côte d'Azur. Saint-Étienne et Sochaux sont repartis avec trois
points, Troyes et Nantes avec un. Personne ne rentre plus bredouille du Ray, ce
qui ne surprend pas outre mesure Frédéric Hantz. « Avec Rohr ils s'appuyaient
sur une assise défensive importante. Antonetti met en place un projet de jeu
offensif ambitieux et ils connaissent logiquement une phase de transition qui
les fait s'exposer. »
Mais voilà après la gifle qu'ont reçue les Aiglons à Lille (4-0), le climat à
Nice est plus propice à combler le déficit en point qu'à développer du beau jeu.
« Face à une équipe en pleine confiance on va essayer de chasser nos propres
doutes, confesse Antonetti. À nous d'inverser la tendance et d'enfin trouver la
confiance, car mon équipe n'a pas encore affiché sa vraie valeur. On doit
démontrer notre caractère pour combler notre déficit de points. »
Pour ceux qui ne savent pas lire entre les lignes le capitaine niçois, Varrault
nous éclaire encore un peu plus sur les intentions azuréennes. « Ça ne sert à
rien de faire du jeu si on se fait marcher dessus. Nous devons recommencer à
gagner des duels ! »
Les Manceaux sont donc attendus de pied ferme. Mais l'odeur de soufre qui se
dégage du volcan niçois n'affole pas outre mesure Frédéric Hantz. « On joue la
première place ce soir puisque Lyon n'entre en lice que jeudi. L'ambiance sera
chaude, mais j'aime bien les supporters niçois. Sur le terrain Nice est une
équipe qui va vite et qui met de l'engagement. Maintenant le football ce ne sont
pas que des duels mais c'est aussi ça. C'est un bon exercice de style. Il faudra
être capable de répondre. En Ligue 1 il faut se montrer à même de s'adapter à
tout type d'adversaire et d'environnement. » Et si jusque-là les visiteurs ont
ramené de gros points du Ray, ils y ont laissé des plumes. Seuls les Stéphanois
ont terminé à 11. Alors pour ne pas trop se déplumer avant de recevoir Paris
samedi, le technicien aveyronnais a décidé de faire tourner. « Je pense que
rejouer avec la même équipe que face à Sochaux n'est pas le bon choix. Je crains
un peu l'embourgeoisement et nous avons besoin de sang neuf, ce que vont nous
apporter Luigi et Sébastien. » Des morts de faim, c'est ce dont a besoin
Frédéric Hantz, qui fait pour la première fois confiance à ces deux joueurs et
pourrait titulariser Bangoura ou Ekhosuhei également. « Pour ce match j'ai
besoin de joueurs qui ne se posent pas de questions et qui ne se gèrent pas. »
Les éventuels manques d'automatismes générés semblent accessoires. Ce soir celui
qui gagnera sera le plus affamé des deux.