« On est tombés dans le
piège »
Extrait L'Est Républicain
C'est
l'avis des dirigeants nancéiens, Jacques Rousselot et Gérard Parentin, après les
graves incidents de samedi. Ils comptent fermement sur la vidéo pour que la
Ligue leur rende justice. Première instruction jeudi.
Gérard
Parentin montera jeudi à Paris où un double rendez-vous l'attend. Un très
agréable le matin dans les locaux de la Ligue Nationale, il découvrira le
protocole de la finale de la Coupe de la Ligue dans ses moindres détails. Un
match qui accapare déjà pas mal les esprits et qui fait l'objet d'une
préparation évidemment bien particulière. D'ailleurs on peut se demander si le
match de ce samedi à Nice ne rentrait pas déjà dans ce cérémonial... Le manager
général n'est pas loin de le penser, sans en rajouter, ni dévoiler ses
arguments, il déclare simplement : « Les Niçois ont fait de l'intox, ils avaient
déjà commencé la finale... ». Mais ce n'est pas de ce genre de considération
qu'il entretiendra les sages de la commission de discipline, son second
rendez-vous. L'ancien avocat plaidera la cause d'André Luiz, le Brésilien de l'ASNL,
expulsé pour avoir reçu deux cartons jaunes de la part de M. Malige. En principe
l'ASNL va demander la relaxe sur la base d'un second avertissement injustifié.
Images à l'appui. « Et mine de rien c'est ce qui a fait basculer le match car
jusque-là on tenait bien le coup ! », précise encore Gérard Parentin.
Les incidents de fin de match, à l'entrée du couloir et dans les coulisses du
stade du Ray, feront l'objet d'une autre instruction. Là ce sont les dirigeants
niçois qui seront entendus, y compris pour expliquer pourquoi la sécurité ne fut
pas assurée convenablement dans les couloirs où les échauffourées ont continué.
« Avec des gens venus on ne sait comment des tribunes », ajoute Jacques
Rousselot. Le président nancéien se trouvait au coeur de la mêlée. Comme
d'autres, des Niçois comme des Nancéiens du reste, il a tenté en vain de ramener
le calme.
Antonetti montré du
doigt
Au lendemain de ce week-end animé il tentait, hier, de désamorcer des bombes à
retardement. Programmées pour le 22 avril. Pour pacifier le climat il tenait
d'abord à témoigner de l'état d'esprit initial : « Je peux vous assurer qu'il
n'y avait absolument rien d'agressif dans le discours d'avant-match de Pablo
Correa. En aucun cas il n'a voulu remonter sa troupe, au contraire il voulait
qu'on joue un match comme les autres ». Raté !
A la fin du match Jacques Rousselot est allé calmement voir celui qu'il
considère comme le principal responsable des événements : Frédéric Antonetti.
Sur le bonhomme ses propos sont étonnants : « On le connaît, c'est un fin limier
et un homme d'expérience, un bon entraîneur qui connaît le milieu par coeur. Il
nous a tendu un piège car tout cela était stratégique. Depuis le banc il a mis
la pression, on voulait ne pas répondre et terminer le match dans de bonnes
conditions... ». Sauf que la jeune équipe nancéienne est tombée dans le panneau,
maîtrisant difficilement dans des conditions devenues empoisonnées son
tempérament, ordinairement si précieux. Et sur ce terrain-là des garçons comme
Varrault ou Rool avaient en tout état de cause des arguments supérieurs.
Revenant un instant sur la fin de match Jacques Rousselot a immédiatement
demandé au délégué de visionner la cassette. Un cas de figure où la vidéo
apporte une contribution essentielle à l'établissement de la vérité. Ces images
qui font les choux gras des télévisions montrent notamment clairement
l'agression par-derrière de Rool alors que Sarkisian tente de sortir du terrain.
La suite fut plus confuse encore.
Au-delà de l'instruction de cette mauvaise affaire l'ASNL souhaite replacer la
finale dans un esprit festif. « Il faut oublier et faire la fête. Comme le rugby
! », lance Jacques Rousselot inquiet des lendemains. Car il a bien compris que
l'ASNL n'aura rien à gagner en tout cas de pourrissement. Le risque est évident,
il reste un mois pour se remettre les idées en place. Et ne pas être également
victime d'une mauvaise réputation.