Extrait AFP
Le président de Marseille
(L1), Pape Diouf, a estimé que le problème des supporteurs "ne peut se traiter à
coup de slogans", suite aux propos du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy
qui s'en est pris mercredi aux "voyous" dont il entend "débarrasser les stades"
de football.
"Le problème des supporteurs ne peut se traiter à coup de slogans et de
décisions hâtives ou spectaculaires. Le ministre de l'Intérieur est dans sa
partition politique lorsqu'il s'exprime à la tribune de l'Assemblée nationale,
mais il a aussi à ses côtés des techniciens beaucoup plus au fait de la
question", a déclaré mercredi à l'AFP le président de l'OM, qui se trouve à
Moscou où son équipe joue jeudi soir face au CSKA en Coupe de l'UEFA.
Diouf a toutefois tenu à préciser que les mesures évoquées par le ministre de
l'Intérieur "allaient tout à fait dans le sens de celles prônées par les
dirigeants des clubs français" et dont "les pouvoirs publics doivent se saisir".
"Il est évident que le problème des supporteurs, qui n'est pas propre à
Marseille, est un problème global du football français. Notre club serait tout à
fait partie prenante à toute réflexion qui pourra amener plus de stabilité et
moins de casse, sur et en dehors des terrains", a encore ajouté Pape Diouf.
Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a prôné mercredi "des interdictions
administratives" de stade pour les hooligans et "l'interdiction et la
dissolution" des groupes de supporteurs appelant à la violence.
"Fort Chabrol"
Nicolas Sarkozy, qui a reçu la semaine dernière les présidents du Paris SG (L1)
et de la Ligue de football professionnel, Pierre Blayau et Frédéric Thiriez, a
également souhaité "l'interdiction et la dissolution" des groupes qui, "sur leur
site (...) appellent à la violence, non seulement contre les supporteurs
d'autres clubs", mais aussi "contre les supporteurs du même club".
Selon le ministère, "quatre ou cinq" groupes de supporteurs sont dans le
collimateur des autorités. Sont notamment concernées des associations de
supporteurs du Paris-SG, de Nice (L1) et de Marseille.
Selon le directeur de la sécurité de l'OGC Nice, André Bloch, joint par l'AFP,
les propositions du ministre de l'Intérieur, "sur le principe", "étaient dans
les tuyaux". "Il faudra voir leur application. Transformer chaque match en Fort
Chabrol n'est pas acceptable", a ajouté le commissaire de police à la retraite.
Dès janvier 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'étonnait
qu'aucune interdiction de stade n'ait été "prononcée en 2001" et se disait déjà
prêt à "faire pointer au commissariat, pendant les matches, ceux dont on ne veut
plus sur les stades".
En décembre dernier, après une série d'incidents racistes et violents dans les
stades de Ligue 1, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Dominique de Villepin,
avait proposé que les préfets puissent prononcer des interdictions de stade
préventives, avec obligation de pointer au commissariat ou à la gendarmerie
pendant les matches.