Sous haute tension
Extrait L'Equipe
A un mois de la finale de la Coupe de la Ligue, Nice a battu Nancy hier soir au
stade du Ray. Une victoire acquise grâce à un petit but de l’insaisissable Baky
Koné, inscrit au début de la deuxième période et qui ne reflète
qu’imparfaitement la domination des joueurs azuréens pendant quatre-vingt-dix
minutes. Du coup, le Gym reprend sa série de victoires à domicile, tout juste
freinée lors de la récente venue de Lens (0-0), passe son adversaire du jour au
classement et retrouve une place dans la première moitié du classement. Ceci
pour le côté sportif de l’histoire, et il n’a pas été totalement édulcoré par
les deux entraîneurs. « On a 43 points, on est sauvés mathématiquement », glisse
Frédéric Antonetti. « On était venus pour prendre des points et on n’a pas
réussi dans notre entreprise », répond Pablo Correa.
Malheureusement, il y a eu bien autre chose dans cette rencontre. Des gestes
répréhensibles des défenseurs nancéiens tout au long de la première période qui
ont logiquement incité l’arbitre de la rencontre, M. Malige, à faire usage de
ses cartons puisque Diakhaté a été averti à cause d’une grossière faute sur Koné
et qu’André Luiz a été renvoyé au vestiaire à cause d’une double agression sur
Vahirua, puis sur Koné. Une sévère passe d’armes entre les deux entraîneurs le
long de la touche. Une réaction épidermique de certains joueurs niçois face au
traitement qui leur était réservé et, pour clore le tout, des moments de
tensions puis une bagarre quasi générale dès le coup de sifflet final.
Pour l’entraîneur niçois très remonté, tout cela sent l’intimidation à quelques
semaines du rendez vous du stade de France. « Ce qui s’est passé aujourd’hui ne
peut être fortuit, dit Antonetti. À mon avis c’était complètement prémédité. En
première mi-temps, il y a eu quatre brutalités sur Koné et Vahirua qui auraient
pu entraîner de graves blessures. Les Nancéiens ont voulu les casser en deux. Ce
sont deux joueurs qui font le spectacle et des choses pas ordinaires sur le
terrain. Ils méritent d’être protégés. En 2e mi-temps, ça a été plus réglo mais
je suis furieux. Avec Nancy, on n’a vraiment pas le même style. Nous, on essaye
de jouer au foot. »
Invité à commenter les propos de son homologue, Correa a fait plus soft que ses
joueurs. « Moi je ne m’occupe pas de l’équipe adverse et je ne réplique pas à
l’entraîneur adverse. On a tout fait pour éviter que ça dégénère. Et je tiens à
dire que je n’ai pas une équipe de voyous. On n’aura aucun compte à régler au
stade de France. On jouera simplement une finale et on fera tout pour la gagner.
» Compte tenu de ce qui s’est passé hier et de l’électricité ambiante pas sûr
que le problème soit aussi simple à régler même si le contexte sera totalement
différent. En tout cas ça promet.