Nice, comme d’habitude

Extrait L'Equipe

Monaco ne jouera pas la Ligue des champions la saison prochaine. Du moins si l’on en croit Francesco Guidolin. Avant le match à Nice, l’entraîneur italien avait dit qu’une défaite au Ray serait rédhibitoire. Après le coup de sifflet final et la victoire logique du Gym, il n’a pas changé de discours. « Il ne faut pas se leurrer. Pour la troisième place, ça va se compliquer et devenir très problématique. »

Une nouvelle fois, le Gym aura donc fait très mal à l’ASM. Après l’avoir éliminé en Coupe de la Ligue il y a dix jours, et lui avoir ainsi chipé la place au Stade de France, il a cette fois mis un grand coup de couteau dans les ambitions monégasques en Championnat, à l’issue d’un match où les coéquipiers de Squillaci n’ont fait illusion que l’espace d’une mi-temps. Pendant quarante minutes, ils ont fait jeu égal avec les Niçois et se sont même procuré les occasions les plus nombreuses. Mais ils sont alors tombés sur un Gregorini en état de grâce, notamment face à Modesto (14e et 42e) ou Plasil (17e et 42e), et n’ont pas au final tenus la distance.

Déjà parfaitement dans le match grâce à un penalty provoqué par Warmuz sur Koné et réussi avec sang-froid par Bellion (8e), les Aiglons ont réussi à hisser encore d’un cran leur niveau de jeu pour livrer une seconde mi-temps de très grande qualité, à dominer Monaco, qu’ils attendaient le plus souvent en contre, et à faire planer un danger constant sur le but de Warmuz. Pendant que l’ASM somnolait (pas une seule occasion lors des quarante-cinq dernières minutes), le Gym faisait feu de tout bois. Tête de Varrault sur la transversale (55e), tir de Bellion sorti par Warmuz (66e), frappe de Koné repoussé par Warmuz (75e). Et ce, jusqu’à ce que le petit Ivoirien, lancé par Balmont, vienne doubler la mise (78e). « C’est vrai qu’on a un peu souffert en première mi-temps, reconnaît Frédéric Antonetti, mais notre seconde période a été très bonne et toute mon équipe a été remarquable. On en termine ainsi avec une série exceptionnelle (NDLR : 17 points pris depuis la trêve sur un total possible de 24). »

Modesto : « Prendre des points pour se sauver »

Résultat : Nice s’installe confortablement dans les dix premiers et saute pour l’occasion son rival du jour au classement, confirmant qu’il est bien sa bête noire (une seule défaite en 9 matches depuis quatre ans). Le Gym, de plus en plus convaincant dans le jeu et de plus en plus efficace au niveau des résultats, peut désormais revoir ses ambitions à la hausse, même si Antonetti entend « garder les pieds sur terre ». Son adversaire du jour, lui, peut rengainer les siennes après cette 6e défaite toutes compétitions confondues depuis le début janvier, puisqu’il ne lui reste plus que la Coupe de l’UEFA pour sauver sa saison. À condition de battre Bâle jeudi soir par au moins deux buts d’écart. Ce Monaco-là en est-il capable ?

Guidolin, « déçu par la tournure des événements », trouve pourtant que son équipe a fait un bon match au stade du Ray. « On s’est créé de nombreuses occasions. On a certes fait deux erreurs qui nous coûtent cher en concédant un penalty et en perdant le ballon sur le deuxième but, mais ça va changer, j’en suis sûr. Il faut travailler, remporter une victoire, et ne perdre ni le calme ni le bon sens. » C’est une façon très optimiste de voir les choses. Celle de François Modesto est radicalement opposée et sans doute beaucoup plus proche de la réalité de la situation. Comme plusieurs de ses coéquipiers, le défenseur a pris un grand coup derrière la tête et ne masque pas la vérité. « Il faut être réaliste et chercher maintenant non pas à prendre des points pour l’Europe mais pour chercher à se sauver. Les choses peuvent en effet aller très vite si on n’y prend pas garde. Je crois que nous vivons la fin d’un cycle après quatre ou cinq ans de réussite et qu’une cassure est nécessaire pour repartir de zéro la saison prochaine. En attendant, il faut qu’on fasse tous l’effort parce qu’on est tous fautifs, il faut que l’on soit solidaires pour terminer cette saison sans trop de pépins. » Qui aurait pu croire que Monaco en serait à ce point à dix journées de la fin ?