Metz, l'essentiel est là
Républicain Lorrain
Pourtant ternes, parfois préoccupants, les Messins engrangent devant Nice les
trois points qui maintiennent en l'état leurs espoirs de sauvetage. Dans leur
situation, c'est tout ce qui compte.
Point commun entre Toulouse et Nice? Aucun. D'un côté, une production
affriolante conclue sur une fausse note et trois points qui se dérobent sous les
crampons messins. De l'autre, une prestation crispante pendant soixante minutes,
parfois désespérante, ourlée en fin de compte d'une victoire qui ébauchait un
préalable indispensable à la sauvegarde des ambitions lorraines. A présent que
la mi-championnat est atteinte, la situation est d'une clarté aveuglante pour le
FC Metz, remonté à la première place du peloton des sursitaires: pour sauver sa
peau, il lui faudra réaliser une seconde partie de saison de dimension
européenne, conformément à la feuille de route établie dès hier soir par Joël
Muller.
Dans le fond, le décor reste inchangé pour les Messins, toujours maintenus à
sept longueurs de leurs concurrents immédiats, Troyes et maintenant Sochaux.
Mais en grattant un peu, c'est-à-dire en convoquant les chiffres, la lutte pour
la survie se présente sous un jour inédit. Parce que les Lorrains ont porté,
devant Nice, à six rencontres leur invincibilité du moment. Parce qu'ils
retrouvent avec cette dix-huitième place un rang qu'ils avaient quitté le 27
août dernier, au soir d'un résultat nul en sol nantais (0-0). Autant
d'invitations à y croire. Autant d'invitations, surtout, à ne pas renoncer. Un
coup d'oeil dans le rétro suffit à s'en persuader: à ce stade de la compétition,
c'est déjà énorme. "Tout autre résultat qu'un succès nous aurait plongés dans un
cas de figure quasiment impossible à résoudre, souligne Joël Muller. Mêmes s'ils
ne nous permettent pas de revenir sur les autres, ces trois points vont nous
donner l'occasion de respirer pendant huit jours."
Auparavant dans la soirée, Saint-Symphorien avait pourtant retenu son souffle.
L'indigence du spectacle proposé en première période, sorte de gigantesque bazar
peuplé de déchet, n'augurait rien de bon. Et surtout pas cette éclaircie
procurée par Stéphane Borbiconi, à la retombée d'un corner de Proment cafouillé
par Traoré dans la surface azuréenne. Comme un jeu de rôles inversés pour le
buteur du soir, directement impliqué dans l'égalisation toulousaine deux
semaines plus tôt. "Avant la pause, l'équipe était à côté de son sujet, confirme
Joël Muller. 0-0 à ce moment-là, on peut même dire que c'était un peu chanceux.
Nous étions battus dans les duels, nos milieux chargés de donner le tempo
perdaient un nombre incalculable de ballons, les attaquants étaient isolés. Pas
de jus, pas d'agressivité. Non, il n'y avait rien..."
Mais puisque la faiblesse du contenu n'a pas été un obstacle sur la voie d'une
deuxième victoire (après Ajaccio), puisque Joël Muller se plaît à souligner
"l'unité" manifestée par son groupe, l'espoir, fol espoir, continue d'exister.
Et l'entraîneur messin s'en satisfait: "Dans notre position, dit-il, cette
victoire suffit à notre bonheur. Elle intervient alors que nous méritions mieux
sur d'autres rendez-vous. Ce qui me laisse penser que dans l'ensemble, les
choses s'équilibrent." Sa recherche de stabilité invite désormais le patient
messin à prolonger au-delà des fêtes son niveau de performance. Sitôt savourée
l'issue d'hier, Joël Muller évoquait dans son discours le déplacement au Mans,
le 4 janvier. Bonne nouvelle: la lutte continue.