Comme un air de finale
 

Extrait L'Est Républicain

 

 

Avant leur finale de la Coupe de la Ligue le 22 avril, Nice et Nancy ont rendez-vous aujourd'hui pour un match qui conditionnera la suite de leur championnat. Assurée du maintien en L1, l'ASNL a des ambitions à la hausse.

« Il n'existe pas de finale avant une finale ». C'est ainsi, hier matin à l'issue de l'entraînement, que Cédric Lécluse a parlé du match Nice-Nancy d'aujourd'hui qui opposera les deux prochains candidats au trophée de la LFP le 22 avril. La jolie formule du fidèle défenseur nancéien vient conclure une semaine passée à débattre sur le lien entre cette rencontre de la 31e journée de L1 fixée dans un stade du Ray vétuste, et la finale de la Coupe de la Ligue programmée à l'intérieur d'une enceinte beaucoup plus grande et moderne, la soucoupe du Stade de France dotée de 80.000 sièges.

Outre le lieu, l'ambiance ainsi que la compétition qui différeront d'un rendez-vous à l'autre, il y aura probablement du changement dans les deux compositions d'équipe choisies ce soir, et celles alignées le 22 avril. En tout cas, Frédéric Antonetti l'a prédit lors de l'interview qu'il nous a accordée ë(voir ER d'hier). Et le staff technique de l'ASNL partage l'avis du coach de l'OGCN.

A cause notamment de l'absence de Frédéric Biancalani et d'Emmanuel Duchemin toujours blessés, Pablo Correa a certes retenu pour le déplacement sur la Côte d'Azur les seize joueurs déjà appelés le week-end précédent face au PSG. Mais voir l'ASNL deux fois de suite avec exactement le même groupe, ça n'arrive pas souvent. Et cette situation plutôt rare ne doit pas faire oublier que les places de titulaires seront chères à Saint-Denis, en particulier en attaque, suivant la tactique adoptée (une ou deux pointes ? ). Zerka, le zorro offensif du début de l'hiver, n'est plus la seule option possible devant. Avec les retours de l'infirmerie de Kim et Kroupi ainsi que l'éclosion du jeune Camerling, Correa a enfin le choix.

Deux équipes qui se ressemblent

La concurrence, voilà assurément pour les footballeurs nancéiens l'une des bonnes raisons de donner le maximum aujourd'hui. « En évoluant avec le frein à main, on serait en retard dans les duels et on augmenterait les risques de blessure » précise Jonathan Brison. L'ASNL aimerait aussi retrouver le goût de la gagne après avoir empoché seulement trois des douze derniers points mis en jeu (0-3 contre Sochaux, 1-1 à Toulouse, 0-0 à Metz, 1-1 face à Paris). Enfin, Nancy veut confirmer son statut de troisième meilleure équipe de L1 à l'extérieur en poursuivant sa série d'invincibilité sur terrain adverse (quatre succès, deux nuls, dernier revers le 26 novembre à Lille).

Une victoire à Nice, ce soir, permettrait au club de Jacques Rousselot d'envisager une fin de championnat bigrement passionnante. Sans tenir compte de la Coupe de la Ligue dont le vainqueur décrochera un billet en UEFA, l'ASNL a encore mathématiquement une chance de terminer à une place européenne en L1. Dixième à l'aube de la 31e journée, Nancy pointe à dix longueurs de Lille qui se situe à la troisième place qualificative pour le 3e tour préliminaire de la C1 et à neuf unités d'Auxerre qui se trouve au quatrième rang synonyme de Coupe UEFA. Par ailleurs, les Lorrains ne comptent que six points de retard sur le cinquième Marseille en position de décrocher le seul billet Intertoto désormais attribué à la France. Il faut en effet savoir que l'épreuve surnommée la ''Coupe à Toto'' va changer de formule en 2006-2007, dans le but d'éviter à ses participants une multiplication des matches dès le mois de juin.

Et puis, tout en entrant peut-être dans la légende du club avec la conquête du trophée de la Ligue, les hommes de Correa aimeraient marquer l'histoire en concluant le championnat le plus haut possible en L1. Depuis sa création en 1967, l'ASNL n'a fini dans le top 10 de l'élite qu'à huit reprises dont la dernière fois en 1982-1983 avec Hervé Collot comme entraîneur. D'où cet objectif fixé par Lécluse : « Il faut tout faire pour terminer au moins entre la septième et la dixième place ».

Les Aiglons, aussi, peuvent prétendre à un tel classement. Car ils sont actuellement douzièmes, à un point de la bande à Bracigliano. « La formation azuréenne ressemble à la nôtre » constate le coach adjoint Paul Fischer, « J'ai entendu plusieurs entraîneurs de L1 déclarer que Nice et Nancy étaient les deux équipes les plus embêtantes à jouer. Nous avons effectivement la même allure. Comme nous, l'OCGN semble dure à bouger ».

Ce n'est pas un hasard si les deux prochains finalistes de la Coupe de la Ligue partagent le rang de quatrième meilleure défense de France derrière Bordeaux, Lyon et Lille. Autant dire que, ce soir au stade du Ray, il y aura peu de chances d'assister à un match aussi prolifique en buts que le fameux Nice-Nancy de la saison 1977-1978 gagné 7-3 par l'ASNL de Platini face à des Niçois leaders de D1 à l'époque...