Rennes tombe de haut
 

Extrait L'Equipe

 

 


Frustrant! Hier soir, ce mot que les Bretons semblaient avoir définitivement effacé de leur vocabulaire est subitement revenu sur pratiquement toutes les lèvres rennaises. Les joueurs de Laszlo Bölöni sont tombés après huit succès consécutifs en Championnat et cette défaite concédée au stade du Ray dans les arrêts de jeu a été très mal ressentie par toute la délégation bretonne. Il fallait bien un jour que la série touche à sa fin, mais Olivier Monterrubio et ses partenaires eurent du mal à digérer ce but inscrit par Pancho Abardonado à la… 95e minute de jeu ! « C’est vraiment un coup très dur pour tout le monde, concédait le deuxième meilleur passeur du Championnat de France. On savait que cette rencontre serait difficile face à une équipe qui perd rarement chez elle, mais là, le résultat final est pour le moins frustrant. Ce n’est vraiment pas la meilleure des façons de préparer notre demi-finale de Coupe de France contre l’OM. » Rennes s’est effectivement pris les pieds dans le tapis du Ray et a de la sorte réalisé la plus mauvaise opération de cette soirée de Championnat qui s’est disputée sur deux jours. Les Bretons occupent ainsi la quatrième place du classement, à deux points de Lille, vainqueur de Bordeaux (3-2) samedi après-midi. « Vous me parlez de fatigue physique pour expliquer cette défaite, moi je préfère évoquer la fatigue mentale, réagissait, irrité Bölöni. Il nous aurait fallu être un peu plus forts à ce niveau. »

Il est vrai que les Niçois ont joué le jeu du début à la fin de la rencontre. Dominateurs, se créant énormément d’occasions de but, les Aiglons ont ouvert le score dès la quatrième minute de jeu grâce à une superbe inspiration de Koné qui décalait Bellion. Seul face au gardien rennais, le Niçois ne manquait pas l’occasion d’ouvrir le score. Quelques minutes plus tard, Bourillon commettait une faute sur le même Bellion dans la surface de réparation, mais l’arbitre ne sifflait pas penalty. Cela ne décourageait pas pour autant les partenaires de Cyril Rool qui repartaient à l’assaut de la forteresse rennaise. « Tout le monde pensait que nous aurions la tête à la finale de la Coupe de la Ligue, exultait Antonetti. Vous avez pu constater que ce n’était pas le cas. Chaque match à son histoire… »

Bellion et rébellion

Celui d’hier soir eut effectivement la sienne lorsque l’homme en noir, M. Auriac, accorda un but à l’attaquant rennais John Utaka, peu de temps avant la pause alors que le buteur nigérian était visiblement hors jeu. « Un penalty refusé, un but accordé à nos adversaires alors qu’il n’aurait pas dû l’être, cela fait beaucoup dans la même soirée, reprenait l’entraîneur corse. Franchement, nous ne méritions pas de perdre. »

Lassés physiquement et mentalement, les Rennais ne parvenaient plus à étaler les qualités démontrées lors des huit dernières journées de Championnat. En panne de créativité, « nous ne sommes pas parvenus à amener les ballons devant, notamment en première période » soulignait Monterrubio, les Bretons ne se créèrent pratiquement plus d’occasions digne de ce nom jusqu’à la fin du temps réglementaire, contrairement aux Niçois qui eux, les accumulaient, notamment par l’intermédiaire de Koné, véritable poison pour la défense rennaise. Alors que le match nul se dessinait, Pancho Abardonado demandait l’autorisation à son entraîneur de monter sur le dernier corner de la rencontre tiré par Rool. La suite ? « Je me suis jeté et j’ai tiré du gauche. Au début, j’ai cru que le ballon allait passer au-dessus des tribunes, mais il est rentré. » Le défenseur niçois venait d’inscrire son premier but de la saison. Celui qui, à la quatre-vingt-quinzième minute de jeu, fit chuter le bel édifice rennais dans ce match dont Antonetti dit joliment qu’il est « de printemps ! »