Roudet, l'adroit gaucher de Nice

 

Extrait France Football

 

 

Buteur face à Lille, passeur à Monaco, le jeune Niçois est euphorique, à l'image de son équipe. Le Mans, qui accueille les Aiglons samedi, est prévenu.

Mardi dernier, quelques minutes après son entrée enjeu à Monaco, Sébastien Roudet a dribblé Maicon, levé la tête. La suite, c'est l'adroit gaucher qui la raconte : " J'ai vu Ederson dans la surface. J'ai centré assez fort devant le but. Mais je n'imaginais pas réussir le centre parfait, mon coéquipier l'a coupé de la tête en passant devant Dos Santos. Tout me sourit ! Quelle belle année 2006! " L'Aiglon n'a pas encore tout à fait réalisé que le Stade de France, resté un souvenir amer depuis la finale perdue avec Châteauroux en 2004 devant le PSG, attend l'OGC Nice le 22 avril prochain pour la finale de la Coupe de la Ligue. La première dans l'histoire du club azuréen. Mais le joker mesure déjà avec acuité le parcours réalisé. Sans doute parce que sa trajectoire épouse fidèlement celle d'une équipe niçoise hésitante puis euphorique.

Le jeune footballeur - il fêtera ses vingt-cinq ans en juin - et le collectif ont longtemps tâtonné. "Nous avons dû apprendre à nous connaître, à nous adapter à de nouvelles méthodes de travail, à un nouveau système de jeu, explique-t-il. Le coach vit le foot à 200 % et a des exigences du même niveau. Ses réflexions m'ont parfois fait mal, Mais j'ai fini par le cerner et comprendre qu'il s'évertuait à me faire progresser. Sur le moment, cela ne fait jamais plaisir. Mais Frédéric Antonetti m'a boosté. "

Niçois discret au caractère bien affirmé, l'ancien Bleuet (3 sélections) et unique représentant de la L2 en 2001 dans le groupe de Domenech (Mexès, Diarra, B. Mendy, D. Cissé...) a "cogité " dur comme il dit, lorsque titulaire (11 fois) ou remplaçant (8) rien ne voulait sourire."  C'est plus un problème de détermination qu'autre chose. Je me précipite trop pour bien faire. Dans un mois de janvier de toutes les joies qui l'a vu découvrir la paternité avec la naissance de Léane, il a triplé son capital buts avec une tête lobée dans un angle fermé à Sochaux (1-1; 21e j.) puis avec une somptueuse et limpide frappe des 25 m devant Lille le week-end dernier (2-0) ; il a aussi amélioré son service avec deux bijoux de passes décisives devant Bordeaux en quarts de finale (2-1 a.p.) et à Monaco (0-1) au tour suivant. " Ma fille me porte bonheur ! J'ai beaucoup plus confiance en moi, reconnaît-il. Je dois encore améliorer la finition car j'ai souvent été maladroit. "

Libéré et transfiguré comme le reste de la formation, Sébastien est trop heureux de renouer avec l'efficacité qui était la sienne à Châteauroux, son premier club (27 buts entre 1998 et 2004), pour être repu. Ce Nice nouveau, invaincu en L1 depuis le début de l'année, se sent bien dans cette dynamique. " Nous nous sommes bien replacés dans le Championnat (11è avec un match en retard), résume le milieu offensif. Le déplacement au Mans samedi est très important à mes yeux comme à ceux de tous les autres Niçois. Nous avons plusieurs blessés, mais nous allons tout faire pour rester sur notre petit nuage."