Nice par K.-O.
Extrait l'Equipe
À l’issue d’un
intense duel, les Aiglons ont éliminé Monaco et arraché leur ticket pour le
Stade de France.
Nice s’est qualifié pour la finale de la Coupe de la Ligue en allant s’imposer
sur le terrain de son grand rival monégasque. Bien organisé, le Gym a trouvé la
faille en fin de seconde période, après plusieurs sauvetages spectaculaires de
son gardien. La fin de saison risque d’être longue pour Monaco, qui ne verra pas
le Stade de France. Les Aiglons le découvriront le 22 avril, face au Mans ou à
Nancy.
Ce fut serré, intense, nerveux, parfois de haut niveau et incertain de bout en
bout. Ou presque, car cette demi-finale si attendue entre Monaco et Nice a fini
par sourire aux Aiglons, grâce à la tête gagnante d’Ederson à une minute du
temps additionnel. Plus à l’aise collectivement autour de Balmont et Vahirua,
plus solides derrière grâce un bon Lloris, les joueurs de Frédéric Antonetti ont
encore prolongé l’invincibilité niçoise à Louis-II. Mais ils ont surtout gagné à
la régulière leur billet pour la finale de la Coupe de la Ligue, où ils
affronteront le 22 avril Nancy ou Le Mans.
L’OGCN n’a pas raté sa demi-finale, alliant solidarité, esprit de corps et
intensité physique, ses valeurs traditionnelles. Mais sur le plan technique
aussi, le Gym a largement rivalisé avec Monaco, qui a davantage joué par
séquences et sur quelques éclairs de ses individualités. Di Vaio et Vieri ont
ainsi eu leur chance, Zikos a montré l’exemple, mais l’ASM n’a pas réussi à
faire la différence, retombant dans ses travers et prolongeant un début d’année
décidément inquiétant. Sorti de la Coupe de France à Colmar (0-1 a.p.), loin du
podium en Ligue 1, la Coupe de la Ligue était le plus court chemin vers l’Europe
pour Guidolin et ses joueurs. La route a été barrée par des Niçois, une
humiliation locale et un nouveau coup dur à digérer au plus vite, sans quoi la
fin de saison monégasque risque d’être bien turbulente. Et Louis-II ne risque
pas de retrouver de si tôt une atmosphère aussi vibrante qu’hier soir, digne de
la Coupe d’Europe, à laquelle peuvent maintenant rêver les bouillants supporters
niçois.
C’est en effet dans une chaude ambiance dominée par les chants de supporters «
adverses » que le Gym se montrait d’abord le plus présent dans les duels mais
aussi le plus convaincant dans le jeu. Balmont, précieux récupérateur, testait
la vigilance de Warmuz de 20 mètres (5e) avant d’alerter Bellion, bien stoppé
par Squillaci (8e). Comme toujours entre les deux équipes, les contacts étaient
rugueux et les espaces très rares. Nice faisait mieux tourner le ballon, alors
que Monaco, disposé en 4-2-3-1, abusait de longues ouvertures aléatoires vers
Vieri.
Vahirua, remuant derrière ses deux attaquants, plaçait une bonne frappe
flottante difficilement repoussée par Warmuz (20e). Sur le corner suivant puis
sur un centre fuyant, le Tahitien se montrait à nouveau dangereux. Légèrement
dominée, l’ASM peinait à trouver des solutions face à la charnière
Abardonado-Traoré, vigilante. Maicon tentait un raid individuel côté droit en
relais avec Plasil (22e), puis, lancé par Di Vaio, Vieri, jusqu’alors discret,
reprenait du droit dans un angle fermé, obligeant Lloris à se détendre (23e).
Les deux attaquants italiens de l’ASM réussissaient quelques combinaisons
intéressantes, mais Nice résistait bien, trouvant quelques espaces entre le
milieu et la défense monégasque sans pouvoir en profiter, faute de soutien pour
Bellion et Bagayoko. Après quelques accrochages (Bernardi - Abardonado, Givet -
Bagayoko), le match gagnait en nervosité mais restait rythmé.
Meriem sur sa ligne, Vieri sur la barre
Vieri tentait de tromper Lloris sur un coup franc de près de 30 mètres, avant
qu’un corner de Di Vaio, mal repoussé, ne revienne dans les pieds de Plasil,
dont la très pure frappe du gauche de 20 mètres était claquée par Lloris (32e).
Ce fut la plus belle opportunité monégasque d’une première période sans temps
mort, mais assez pauvre en occasions franches.
La première occasion niçoise de la 2e mi-temps ne fut pas franche, mais
carrément brûlante. Sur un corner de Vahirua, Echouafni plaçait une tête hors de
portée de Warmuz, mais sauvée sur sa ligne par Meriem (48e). Supérieur
collectivement, Nice voyait ensuite une frappe de Bellion raser le montant droit
(51e) et obligeait Monaco à jouer assez bas. Sous l’impulsion d’un excellent
Zikos, l’ASM parvenait néanmoins à réagir et une bonne ouverture du Grec
permettait à Di Vaio de se présenter seul face à Lloris, vainqueur du duel
(63e).
Toujours très rythmé et de bon niveau technique, ce derby faillit basculer en
une minute. Sur un centre côté gauche de Dos Santos, une reprise de volée
splendide de Vieri fracassait la barre de Lloris (67e), qui sauvait ensuite son
camp quelques secondes plus tard face à Di Vaio, lancé par Meriem (68e).
Louis-II grondait d’enthousiasme, et retint son souffle quand Bagayoko ne put
convertir un centre ciselé de Bellion (71e) à quelques centimètres du but
monégasque.
Nice tenait toujours le ballon avec plus d’aisance, réussissant de bons relais
en triangle, Monaco procédant davantage par accélération. Les jokers Chevanton
(79e) et Roudet (81e) firent leur apparition. Le premier rata tout ce qu’il
entreprit, trouvant le temps de récolter un avertissement pour son attitude. Le
second fut décisif. Débordant Maicon côté gauche, il déposa son centre sur la
tête d’Ederson, lui-même entré à la 71e, qui devança Dos Santos pour tromper
Warmuz (0-1, 89e). Sonnés, vexés, les Monégasques ne purent revenir dans les
trois minutes de temps additionnel, laissant Nice et ses supporters exulter.
Le Stade de France attend le Gym, qui a bien mérité hier de le découvrir.